1er août 1960 /1er août 2024 ; 64 ans que le Bénin a été déclaré indépendant ; entendez, libre de la tutelle coloniale ; et donc investi pour se gérer par ses propres citoyens, et par sa propre gouvernance.
A date, où en sommes-nous de cette mission patriotique ?
Après 21 Présidences du Bénin, dont 5 coups d’États militaires, qui ont eux-mêmes, généré des micros passations de pouvoirs aussi rocambolesques que burlesques, avons-nous tracé une voie de réelle indépendance ?
En regardant quelques images de célébration de la date anniversaire, hautement symbolique, je me suis demandé s'il s'agissait d'un exercice bilan ; si par le rassemblement de ceux qui “comptent” dans le pays, auxquels sont adjoints des invités démarques, pour assister à une parade de défilé, nous célébrions une réussite d’objectifs.
Qu’à la fin du déploiement de faste et de clinquant qui habillent cette manifestation, chaque béninois, chez lui, savourera le bénéfice d’une commune amélioration de qualité de vie; certainement devant un repas garanti.
Que la couverture sanitaire pour ma compatriote habitant Zinvié est assurée autant qu’à sa compatriote qui se déplace sur les voies asphaltées de Cotonou.
Que les programmes de logements sociaux, doivent avoir atteints les hameaux de Tanguieta.
Que les programmes scolaires sont des parcours de formation et d’apprentissage pour accéder au savoir garantissant un emploi et une autonomie de ressources individuelles.
Que les projets de gouvernance qui se succèdent au rythme des présidences d’État assurent désormais pour le pays une économie nationale prospère.
Que le fruit des milliers de milliards de francs d’investissement au nom du pays est géré en toute probité au profit de chaque béninois et de tous.
Que la sécurité des ”dignitaires” qui travaillent pour le pays n’est pas au détriment de ceux pour qui ils travaillent et à qui ils doivent leurs mandats impératifs.
Car dans les pays qui ont inventé la commémoration de ce type d’anniversaire, l’occasion est à dessin pour faire un déploiement et une démonstration de réussites ; c’est le moment de célébrer l'organisation et la sécurité militaire qui est le bras armé de leur gouvernance politique et économique.
Ainsi, ils se parlent et s'adressent à tiers adverses.
Un défilé militaire chez nous, par mimétisme, obéit à quels éléments de langage ?
A qui nous adressons-nous ?
Chez nous, eu égard à nos réalités, nos besoins impérieux, toute démonstration de force ne peut être qu'à l'encontre de la misère politique, qui elle-même est la source de tous nos maux.
A l'occasion, si les circonstances étaient miennes, il s'agirait d'un rendez-vous républicain, pour faire le point et le bilan de la gestion de la chose commune.
Ce n'est qu'à cette fin que nous aviserons si les centaines de millions de nos francs dépensés pour célébrer “ la fête de l'indépendance”, ne seront pas plus justifiés pour garantir à nos compatriotes dans des liens de détention, des conditions carcérales respectueuses de leurs droits et de la dignité humaine.
Par Charly Teddy
