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MONDE/COOPERATION – Quand Berlin lorgne désormais vers l’Afrique

Longtemps en marge des investissements en Afrique, les milieux d’affaires de l’Allemagne ne comptent plus croiser les bras pour regarder les ressortissants d’autres pays du monde traiter avec l’Afrique comme si c’était leur chasse gardée. Et le Chancelier Olaf Scholz veut inciter ses compatriotes à faire désormais des affaires avec l’Afrique. Explications. 
 

Pour des raisons à la fois historiques et géopolitiques, l’Allemagne a longtemps négligé le Business avec les pays africains pour s’occuper seulement de la Coopération au développement et l’assistance humanitaire. Mais Berlin dont la politique en la matière était plutôt tournée en direction des pays voisins de l’Europe de l’Est et ceux d’Asie a enfin compris qu’il doit refaire ou rattraper son retard par rapport aux autres pays sur le continent africain.

En Allemagne, avec le Chancelier Olaf Scholz, l’heure n’est plus à laisser le champ libre aux autres pays en Afrique. L’Allemagne doit prendre toute la place que son engagement tant apprécié depuis longtemps aux côtés des Africains requiert. Il est venu le temps du Business, pour ainsi dire.
Les multiples déplacements effectués par des officiels allemands en Afrique ces derniers mois en disent long sur cette volonté. Berlin veut changer la donne et les autorités allemandes mettent les moyens qu’il faut à cet effet. Il y a eu la visite du ministre de l'Economie, Robert Habeck, successivement en Namibie et en Afrique du Sud fin 2022, mais aussi celle du ministre des Finances, Christian Lindner, au Mali et au Ghana en 2023. Et le Chancelier Olaf Scholz lui-même s’est rendu au Kenya et en Ethiopie. Ensuite il a enchainé après quelques mois avec son voyage au Nigeria, le géant de l’Afrique.

Au niveau de la Chancellerie en Allemagne, les choses sont désormais très clairs. Pas question de laisser la Chine et les Etats-Unis régenter la nouvelle vision du monde. L’Europe doit également marquer sa présence. Et dans ce contexte, il n’y a pas de raison que Berlin ne trouve pas sa place. « L'idée est que le G20 travaille en étroite collaboration avec des partenaires africains réformateurs, afin d'améliorer les conditions économiques dans ces pays et d'inciter à davantage d'investissements privés ».A en croire le Chancelier Olaf Scholz, « Le potentiel de croissance en Afrique est énorme. Le continent est tout simplement incontournable dans la résolution des questions mondiales. Nous voulons, nous devons plus que jamais, en faire un partenaire pour l'économie durable de demain ».
La guerre en Ukraine et le bouleversement de la situation géopolitique qu’elle a engendrée, a définitivement fait comprendre à l’Allemagne qu’elle se devait de diversifier ses sources d’approvisionnement énergétiques. Tout en diversifiant ses investissements également. En vue de favoriser la Transition énergétique à travers les énergies renouvelables, elle a ainsi décidé de se tourner vers l’Afrique. En lui versant notamment de nouveaux fonds de près de 4 milliards d'euros pour la production d'énergies renouvelables. Non sans insister là-dessus : « soyons clairs : il ne s'agit pas ici d'aide au développement, selon un schéma dépassé donateurs-bénéficiaires. Il s'agit d'investissements qui sont rentables pour les deux parties ». Par ailleurs le Chancelier allemand s’est dit convaincu qu’il existe de grandes possibilités d’élargir la coopération entre les entreprises allemandes et africaines. Et Rainer Thiele, Professeur de Développement international à Kiel, au tagesschau de déclarer : « Je pense que le gouvernement allemand prend l’Afrique au sérieux »
 

Par Daniel Yaoni
 

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