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CULTURE/MUSIQUE - Vivi Makado : « On peut voir de nombreux styles musicaux émerger, comme celui que j’ai créé… »

Vivi Makado est une artiste, chanteuse et musicienne percussionniste originaire de Côte d’Ivoire, et plus précisément du village de Gbatta situé dans l'Ouest, dans la région du Tonkpi. A travers sa musique, elle a su allier modernisme et tradition pour faire une musique de fusion assez originale. Et c’est ce qui fait sa marque de fabrique. AFRIQUE Destinations l’a rencontrée. Lisez plutôt son Interview.

AFRIQUE Destinations : Tout d’abord, pour commencer cet entretien, qui est Vivi Makado pour le public ou nos lecteurs ?

Vivi Makado : Vivi Makado est une femme attachante, artiste chanteuse et musicienne qui fait son bonhomme de chemin. Je suis originaire de la Côte d’Ivoire, plus précisément, de l’ouest du pays, de la région des 18 montagnes.

Comment êtes-vous arrivée à la musique ?

Par l’amour de la musique.

D'aussi loin que vous puissiez remonter dans vos souvenirs, y a-t-il quelque chose qui vous prédestinait à devenir artiste-musicienne ?

Née de musiciens traditionnels, papa et maman chansonniers, j’avais déjà l’ADN de la musique. J’ai grandi dans la sphère musicale, en fréquentant des chorales. Puis, j’ai chanté dans des pianobars, des orchestres, notamment celui de la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) et, après de nombreuses collaborations avec de grands artistes, j’intègre le groupe féminin Bella Mondo en 2012.

Vivi Makado a la particularité de ne pas seulement chanter, mais d’être aussi une percussionniste. D’où vous vient cette passion pour la percussion ?

Déjà toute petite, j’étais impressionnée par les percussions traditionnelles Dan. Mon père en jouait avec son groupe et j’ai appris à vraiment aimer cet instrument sans oser m’y exercer. Au fur et à mesure de l’avancement de ma carrière, je ressentais le besoin d’associer cet instrument qui fait partie intégrante de la musique Dan. C’était aussi une manière, en me réappropriant un instrument généralement associé aux hommes, d’accorder ma passion avec mes convictions féministes. En suivant cette idée, en introduisant le vent, un outil utilisé pour la récolte du riz, pour en faire un instrument, j’affirme autant mon engagement que mon originalité en tant que musicienne.

On peut décrire le genre de musique que vous faites comme une Fusion entre modernisme et tradition. Y a-t-il une explication à ce choix autre que le besoin d’explorer des univers différents et de faire découvrir la musique traditionnelle de la Côte d’Ivoire ?

La raison qui m’a poussée est que je voulais apporter ma contribution, ma pierre à l’édifice à ce qu’est déjà la culture musicale ivoirienne, ainsi qu’une vision nouvelle, un autre éclairage sur ma région, mon pays et mon continent.

En tant qu'artiste, combien d’albums avez-vous à votre actif à ce jour et que pouvez-vous nous en dire à ce sujet ?

J’ai sorti un album en 2020 intitulé Ayiyalo, qui signifie « le moment est venu ». J’ai choisi ce titre, car j’ai estimé qu’il était temps de me lancer en solo et ainsi poursuivre mon aspiration à mettre en valeur ma culture Dan, mais aussi de façon plus général les cultures africaines. Cet album est composé de huit titres originaux dont j’ai écrit les paroles. Ensuite, la musique est née d’échanges entre les musiciens et moi-même. Les arrangements sont signés Monsieur Abou Bassa et Cyril Bokobri. En 2023, j’ai sorti un single indépendant de l’album, Ma belle région, dans lequel je mets en avant la beauté des sites touristiques, la gastronomie, l’artisanat textile et les danses et coutumes de ma région. Ce titre a bénéficié des arrangements de Monsieur Koné Fontaly et a été enregistré au Studio Trompette. Ce fut un grand succès non seulement auprès du public ivoirien, mais aussi auprès d’étrangers. Le clip a d’ailleurs incité de nombreux touristes à venir découvrir la région des 18 montagnes par eux-mêmes.

A vos yeux, comment appréciez-vous l'évolution de la musique en Côte d’Ivoire, en particulier ces dernières années ?

Ces dernières années, je vois une nette évolution dans la musique ivoirienne qui réussit à s’exporter à l’international. Et cela, même s’il y a encore des progrès à faire. On peut voir de nombreux styles musicaux émerger, comme celui que j’ai créé, le Dan fusion dit Tématé Jazz, ou le codijazz et d’autres qui donnent une image différente de la musique ivoirienne, en explorant d’autres horizons que le zouglou ou le coupé-décalé et le rap ivoire.

Pourrait-on savoir quels sont les projets en cours de Vivi Makado ?

J’ai plusieurs projets en préparation. En plus de la participation à des festivals, je travaille sur mon deuxième album et je prépare un grand spectacle pour le mois de décembre 2024. Cependant, je ne souhaite pas en dévoiler trop sur ce spectacle, qui restera pour l’instant une surprise. J’ai aussi créé une association, Arts Tourisme Éducation, avec laquelle je me bats contre les violences sexistes et sexuelles, les mutilations génitales commises sur les jeunes filles et toute forme de maltraitante à l’encontre des enfants. Chaque enfant a droit à une éducation et à aller à l’école. À travers l’association, je mets aussi en avant les différents sites touristiques de la Côte d’Ivoire.

Que diriez-vous aux jeunes femmes qui seraient tentées de se lancer dans le métier d’artiste-musicienne, mais qui hésitent encore à franchir le pas ?

Je leur dirai tout simplement de foncer si elles sont vraiment passionnées parce que cela ne sera pas facile, mais c’est faisable si on est engagée et organisée. Il faut aussi savoir que c’est un véritable sacerdoce, que cela représente beaucoup de travail et de sacrifices. Je tiens également à préciser qu’être une femme artiste revient à se respecter et il faut non seulement savoir s’imposer et être reconnue pour son talent.

Si vous aviez un message à adresser au public et notamment à vos fans, mais aussi à ceux qui ne vous connaissent pas encore, que diriez-vous ?

Je tiens à remercier mes fans qui me soutiennent depuis le début. À ceux qui ne me connaissent pas encore, je les invite sur mon pont de lianes en se rendant sur les pages de mes différents réseaux et sur les plateformes de téléchargements légales pour qu’ils puissent découvrir mon univers musical.

Interview réalisée par Serge Félix N’N’Piénikoua

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