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MONDE : L’Afrique réclame sa place au Conseil de sécurité de l’ONU

 

La République de Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique sont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), dotés d’un droit de veto. Cette configuration née de la Deuxième guerre mondiale (1939-1945), et qui a omis tout un continent ne saurait perdurer. Et pour cause : l’Afrique réclame, à juste titre, sa place au Conseil de sécurité de l’ONU. Et ce ne sont pas les Occidentaux qui font blocage, contrairement à ce que l’on pourrait croire…

Le Conseil de sécurité de l’ONU compte, au total, quinze (15) membres dont cinq sont des membres permanents dotés d’un droit de veto (la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie). Les dix (10) autres sièges qui sont non permanents sont répartis par région géographique.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale (1939-1945), le Conseil de sécurité de l’ONU est devenu la place où il fallait avoir voix au chapitre. Au risque d’être souvent le grand oublié comme l’a longtemps été, du reste, le continent africain. Le monde entier ne saurait confier son sort à quelques grandes puissances, qu’elles soient Nucléaires ou Economiques, sans que cependant tout un Continent ne soit représenté. Tout simplement parce qu’il est économiquement pauvre et qu’aucun de ses pays ne dispose d’une force de dissuasion nucléaire.

« En 1945, la plupart des pays africains d’aujourd’hui étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre dans les affaires internationales ». Tels ont été les propos du Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, à l’occasion du débat intitulé "Remédier à l'injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique au Conseil de sécurité", et initié par la Sierra Leone, qui préside le Conseil au mois d’août. Et d’ajouter : « Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial de paix et de sécurité prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes… ni que les points de vue de l’Afrique soient sous-estimés sur les questions de paix et de sécurité, tant sur le continent que dans le monde ».

La revendication ne date pas d’aujourd’hui. Mais les grandes puissances qui siègent au Conseil de sécurité de l’ONU ont longtemps fait la sourde oreille. Et quand elles ont semblé entendre des voix plus fortes et pressantes, elles ont joué à traîner les pas. Cela fait 80 ans que les Africains ont réclamé un droit de regard sur les décisions qui se prennent au Conseil de sécurité de l’ONU et dont la plupart les concernent malheureusement assez souvent. Mais cela ne peut plus durer.

Soutenu par onze pays, la Sierra Leone dont le pays préside le Conseil en août a décidé à travers son Président de la République, de porter la revendication désormais incontournable du continent au débat. Impossible de le balayer d’un revers de la main comme la mouche importune. Il s’agit d’une urgence absolue pour les Africains. L’argument est simple et percutant : sur une population de 1,3 milliard d’Africains qui comptent pour 28% des membres de l’ONU, la gestion des grands conflits ou des grandes crises dans le monde ne saurait être faite en l’absence des Africains désormais. Et les Africains de démontrer d’ailleurs que 90% des questions traitées par ce fameux Conseil de sécurité de l’ONU sont des questions relatives à l’Afrique. On prend donc des décisions qui concernent l’Afrique sans la présence de l’Afrique. Il s’agit là d’une injustice à réparer au plus tôt.

Le Président de la Sierra Leone, le Dr Julius Bio, a fort justement déclaré à ce propos : « Notre demande de deux sièges permanents avec tous les droits et prérogatives des membres actuels et de deux sièges supplémentaires de membres non permanents. C'est une question de justice commune qui doit être abordée. Il est temps de passer à l’étape suivante ».

Face à cette situation d’injustice, même les Occidentaux que certains autocrates africains qui, pour masquer leurs défaillances, accusent souvent d’être les maux du continent sont d’accord avec la revendication de l’Afrique. Et fort curieusement, c’est la Russie et la Chine, qui sont plutôt considérés comme les meilleurs alliés montrent peu d’entrain à admettre les Représentants de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Lord Collins of Highbury, le ministre britannique de l’Afrique, a déclaré le 12 août dernier que c’était une « question d’urgence » pour une représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU. Sans compter que trois membres permanents parmi les Occidentaux ont déclaré être disposés et de manière favorable sur les cinq que compte le Conseil permanent. Comprenne qui pourra…

Par Jean Kebayo

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