La Bundeswehr, l’Armée allemande, qui avait jusque-là réussi à conserver sa base militaire en accord avec le pouvoir issu du coup d’Etat du Général Abdourahamane Tiani, a finalement décidé de plier bagages sur décision des autorités allemandes. Le ministre allemand de la Défense ayant annoncé l’échec des négociations.
L’Allemagne avait cru pouvoir maintenir des liens avec le Niger en s’évertuant à espérer une relation décomplexée avec les putschistes du Niger contre le régime du désormais ex-Président Mohamed Bazoum. Fort de son aura et de sa diplomatie très appréciée des populations africaines. Mais le constat est aujourd’hui tout autre. Après le départ tumultueux et chaotique des Français, suivi de celui des Américains, les Allemands doivent se résoudre à l’impossibilité de continuer à coopérer avec les autorités du Niger.
C’est en tirant leçons de toutes ces tergiversations après le coup d'État de 26 juillet que la Bundeswehr, l’Armée allemande, s’est résolue à plier bagages sur décision des autorités politiques[U1] allemandes. Bien après un accord bilatéral dit « accord intérimaire » entre le Niger et l’Allemagne qui avait suivi le retrait des troupes françaises et américaines. Lequel accord prévoyait la conservation de la base de la destinée à des opérations d’évacuation.
La raison principale de cette décision de l’Allemagne réside dans le fait que le Niger du Général Abdourahamane Tiani a décidé de bannir l’Occident de son cercle de pays amis, y compris mêmes certaines de ses multinationales. Depuis le coup d'État de 26 juillet, le Général Abdourahamane Tiani et ses putschistes au pouvoir ont choisi manifestement de se tourner vers la Russie et l’Iran. Mais également la Turquie.
Les militaires au pouvoir à Niamey affichent une hostilité vis-à-vis de l’Occident en n’hésitant pas à l’alimenter avec des mensonges pour les besoins de la cause. Tout juste aux fin de galvaniser leurs partisans et une certaine jeunesse prétendument « Panafricaniste ». Même l’Allemagne qui n’est pas l’une des anciennes puissances colonisatrices - les premières visées de leur discours anti-occidental -, a finalement compris que cela ne servait à rien de continuer à entretenir un dialogue stérile.
En effet, c’est surtout parce que les militaires au pouvoir ont voulu un accord de défense et de sécurité qui ne mentionne pas des garanties sécuritaires pour les troupes stationnées à l'aéroport de Niamey, pas plus que la garantie d'autorisation sans complication de décollage et d'atterrissage d'avions que l’Allemagne en a décidé ainsi. Et pourtant, le Niger et l'Allemagne avaient convenu d’un accord en mai 2024 aux termes duquel la Bundeswehr pouvait continuer à exploiter jusqu’à la fin août la base de transport aérien de Niamey. Pour sa part, l’Allemagne devait se charger de construire un hôpital militaire au profit du Niger qui devait devenir le premier hôpital militaire de référence en Afrique de l'Ouest.
A en croire le ministre allemand de la Défense, son armée va cesser d’exploiter sa base de transport aérien d’ici au 31 août 2024. Mais il a déclaré que les négociations avec le pouvoir du Général Tiani avait échoué. Ce constat d’échec met donc fin à la coopération militaire entre l’Allemagne et le Niger.
Par Daniel Yaoni
