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BENIN/AFFAIRE STEVE AMOUSSOU - Blanchiment ou recel de crime : la blanchisserie judiciaire au service des ravisseurs

Le procès du mardi 03 septembre 2024 restera gravé dans les annales judiciaires, non pas pour sa rigueur, mais pour son audace à blanchir l'enlèvement international le plus mal ficelé de la décennie. En un temps record, la Justice a recyclé des kidnappeurs en créanciers, tout en escamotant les faits, sous le regard amusé des Béninois et des Togolais qui détiennent encore des preuves explosives, prêtes à éclater. Ce jour-là, l'audience a tourné à la farce, déclenchant des éclats de rire jusque dans les couloirs du tribunal, où l'on semble confondre « justice » avec « lavage express de crimes ».

Ah, chers lecteurs, quelle pantomime judiciaire nous a offert la Criet en ce 3 septembre 2024 ! Un carnaval digne des plus grandes comédies satiriques, un théâtre où les acteurs — ô combien médiocres — tentent de nous faire avaler que l’enlèvement international de Steve Amoussou n’est qu’une banale querelle de voisinage. Que dis-je ! Une simple affaire de dette, comme on en voit dans nos marchés colorés, où l’on se dispute pour un lot de tomates.

Commençons par le maître d’orchestre, le sieur Ouanilo Mèdégan Fagla, chef d’escadron de cette bien curieuse unité de MMA Hèviosso. Une unité qui, si l’on en croit les faits, se spécialise davantage dans les enlèvements transfrontaliers que dans la lutte contre les nuisances. Ah ! La nuisance, mes chers amis, c’est bien ce que nous subissons en tant que citoyens spectateurs de ce grotesque cirque judiciaire. Comment expliquer que le Togo, avec des preuves aussi tangibles qu’une empreinte digitale laissée derrière, un document d’identité perdu et des objets sous scellés, se retrouve bafoué par cette parodie de justice ? Oui, mesdames et messieurs, la Justice est devenue une laverie express, où les crimes d’enlèvement sont blanchis plus vite que votre linge sale du dimanche.

« Transfert d'argent par voie orale » !

Mais parlons-en de cette dette de dix millions. Quel est donc ce mystérieux Marcellin Ayi, résident en Indonésie, qui prêterait dix millions à un citoyen sans laisser la moindre trace ? Ah oui, la dette aurait été, tenez-vous bien, « transférée par voie orale » ! Quelle modernité, quelle avancée technologique, mes amis ! Pas de virement électronique, pas de preuve, juste une promesse soufflée au vent. Et pourtant, au lieu de saisir le tribunal, notre créancier virtuel décide de dépêcher une équipe de ravisseurs pour kidnapper Steve Amoussou à Lomé. Quelle solution pragmatique, n’est-ce pas ?

Quant à la justice béninoise, elle joue une partition bien étrange. Voici une police qui reçoit un captif enlevé au Togo, le garde à vue, le présente au Procureur, et le met sous mandat de dépôt... sans poser la moindre question sur l'origine de cet homme ! Il faut croire que l'instruction a été aussi rapide qu’une pizza surgelée mise au micro-ondes. Personne ne s’est demandé comment cet homme avait traversé une frontière sous contrainte ? Quel genre d’aveuglement volontaire règne au sein de nos institutions ? En somme, c’est la police béninoise elle-même qui se fait receleuse de crime, en acceptant ce captif sans broncher.

Mise à jour du "logiciel" Ouanilo

Ah, mais les ravisseurs, eux, se présentent à la justice sur simple convocation ! Quel honneur ! On ne les perquisitionne pas, on ne les arrête pas en pleine nuit comme les pauvres diables qui critiquent le régime. Non, ces messieurs ont droit à tous les égards. À croire que l’enlèvement et la séquestration ne sont que des infractions mineures, dignes d’un épisode d'une série policière de bas étage. Alors que tout citoyen sensé s'attendrait à voir une procédure rigoureuse, nous assistons à une véritable danse de marionnettes, où l’on esquive soigneusement les questions gênantes.

Qui sont ces deux autres ravisseurs non identifiés dont personne ne se préoccupe ? Mystère. Sur quelle base Steve Amoussou a-t-il été inculpé, sans que la Justice ne daigne même consulter les autorités togolaises pour en savoir plus sur les accusations pendantes là-bas ? Mystère encore. Et que dire de ce fameux policier togolais dont le contact a été fourni par notre cher Ouanilo Fagla ? Un mystère digne des plus grands romans policiers.

Les Béninois rient sous cape. Ils savent que cette audience n'était qu'une mise à jour du "logiciel" Ouanilo, une tentative désespérée de laver l’honneur de ce chef de bataillon mal-en-point. Mais qui, sérieusement, y croit encore ? Les Togolais, eux, ne sont pas dupes. Leurs mandats d’arrêt internationaux sont toujours valables et, au final, c’est l’honneur de leur souveraineté nationale qui est en jeu.

Procédure de comparution

On se demande alors pourquoi la Criet s’est précipitée pour organiser cette audience. Pourquoi tant de hâte pour juger une affaire aussi grave ? Car oui, lorsqu’on parle de kidnapping, de séquestration, de violation de souveraineté territoriale, on s’attend à des peines lourdes, pas à quelques mois de prison comme s’il s’agissait d’une vulgaire querelle d’écoliers. Ici, la procédure de comparution immédiate est détournée, utilisée comme un chiffon pour essuyer le sang sur les mains des ravisseurs.

Et que dire du fameux Ouanilo Mèdégan Fagla, qui, au lieu de dénoncer ses compères, se contente de les conduire à l’OCRC, comme on déposerait un colis à la poste. Quelle légèreté ! Mais la question demeure : pourquoi ne les a-t-il pas envoyés à la brigade criminelle ? Pourquoi l’OCRC, si ce n’est pour s’assurer que cette histoire reste bien sous le tapis ?

Chers lecteurs, cette affaire n’est pas seulement une farce judiciaire. C’est un avertissement. Un rappel que, dans notre pays, certains peuvent piétiner les lois, franchir des frontières avec des otages, et être jugés à la va-vite dans une parodie de justice. Le rapt de Steve Amoussou, sous prétexte d’une dette imaginaire, révèle bien plus que la faiblesse de notre système judiciaire. Il expose les complicités tacites, les commanditaires cachés, et la tragique réalité d’un État qui protège ses sbires au détriment de la justice.

...(Dossier à suivre)

Par François Comlan

 

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