Le secteur du Tourisme en Afrique a marqué les pas ces dernières années. Et c’est le moins qu’on puisse en dire eu égard aux résultats auxquels sont confrontés les protagonistes de cette industrie. Passée la difficile période du COVID-19, il est désormais évident que les causes de ce ralentissement général sont dues à des facteurs plutôt exogènes à chaque pays du continent.
Les pays africains qui s’en sortent tant bien que mal ne sont pas plus à la peine que les précédentes années. Et c’est le cas de la plupart des pays ayant compris et développer un potentiel d’attractions touristiques et d’infrastructures correspondant. On peut mettre dans la liste, notamment le Maroc, les Seychelles, le Cap-Vert, l’Île Maurice, la Gambie, le Kenya, l'Afrique du Sud, le Botswana, la Tanzanie.
La plupart des autres pays d’Afrique sont plutôt à la traîne. Ils sont soit dépourvus des infrastructures ou de politiques adéquates pour faire de leurs potentiels des destinations tout aussi attractives, soit victimes de leur instabilité sociopolitique interne. Ou encore de l’image peu reluisante dont ils bénéficient malheureusement de l’extérieur.
L’Afrique de l’Ouest est la première région d’Afrique qui est connaît une régression notable au niveau de l’intérêt manifesté par les touristes étrangers à ce continent. L’instabilité chronique que cette région vit sur fond d’insécurité depuis quelque temps est le premier motif de cet état de chose. Le Tourisme y avait déjà connu un net recul avec l’apparition des attaques Jihadistes ou de terroristes islamiques. Et l’instabilité sociopolitique caractérisée par les nombreux coups d’Etat intervenus dans la région n’ont fait que détérioré davantage l’image de ces pays qui attiraient de nombreux touristes auparavant. C’est le cas du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Malheureusement, ce phénomène va plus loin jusqu’à impacter les pays côtiers qui ne sont pourtant pas aussi touchés. Le Togo, le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, le Liberia en sont quelques-uns des exemples.
Pour promouvoir leurs destinations, plusieurs pays ont cru devoir officiellement ou non se lancer dans des campagnes sur les réseaux sociaux. Et l’on a vu fleuri des espèces de road trips aussi divers que variés. Si l’mage permet de faire connaître un site et d’inviter au voyage, c’est moins les attractions touristiques des pays elles-mêmes qui sont le plus souvent mises en valeur. De nombreux internautes ont pu ainsi s’apercevoir que des images de jeunes filles aux différentes postures inondaient les réseaux sociaux pour faire la promotion de tel ou tel autre site touristique ou lieu. Avec l’estampille de leur pays ou du site touristique. Comme si ces images, même si elles étaient prises sur des sites touristiques, suffisaient à convaincre de les visiter. Sans que l’on sache si l’utilisation des noms des pays ou des sites touristiques, souvent comme pour les localiser, émanait d’officines officielles. En tout cas, certaines images pouvaient même mettre mal à l’aise dans certains cas, voire produire l’effet contraire les intentions ont beau être bonnes. Car, plus que s’il s’agit de vendre les destinations, là se vendent plutôt les images de celles qui jouent ainsi les influenceuses. En donnant plutôt de mauvaises images au pays qui ainsi se faisaient exposer.
Dans de nombreux pays en Afrique, il existe des sites touristiques qui sont déjà connus. Mais il y a aussi de nombreux sites qui ne sont pas connus du grand public mais qui présentent un grand intérêt. Il est nécessaire donc de savoir concilier la découverte des plus connus avec la promotion des moins connus. Il est cependant encore plus important de s’évertuer à chercher à découvrir et faire connaître davantage ces nombreux sites que l’on a parfois tendance à oublier et qui en valent la peine. En effet, il ne faut jamais oublier qu’ils sont très rares les sites dont la simple vue suffit. Elaborer de nouveaux narratifs qui soient plus adéquats avec le message que l’on souhaite véhiculer auprès des visiteurs potentiels sont tout aussi importants que les images des sites à promouvoir. Encore plus que les personnes qui en font la promotion.
Par Jean Kébayo
