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CULTURE/Histoire : L’Afrique et l’Egypte

Jean-Philippe Corvo, rebaptisé Nioussérê Kalala Omotundé, historien, égyptologue, penseur holistique des humanités classiques africaines, éminent Conférencier, spécialiste de l’histoire de l’Egypte ancienne
Jean-Philippe Corvo, rebaptisé Nioussérê Kalala Omotundé, historien, égyptologue,
penseur holistique des humanités classiques africaines, éminent Conférencier, spécialiste
de l’histoire de l’Egypte ancienne.

Il s’appelait Jean-Philippe Corvo et était né en Guadeloupe. Il s’est rebaptisé Nioussérê Kalala Omotundé, et a pris la nationalité camerounaise, pour affirmer avec la plus grande force son africanité. Il s’était fait connaître par son ardente défense de l’histoire africaine et de l’origine africaine de nombreuses religions et cultures qui dominent le monde aujourd’hui. Grand spécialiste de l’histoire de l’Egypte ancienne, il avait déchiffré les textes laissés par les scribes de l’époque, et restitué la véritable histoire de l’Afrique, et surtout l’apport des peuples noirs dans le développement des principales civilisations qui ont façonné le monde. Adepte de Cheikh Anta Diop, il a comparé les textes des religions juive et chrétienne aux textes trouvés dans les pyramides, temples et papyrus égyptiens, pour démontrer que c’est l’Egypte qui a inspiré les religions dites monothéistes et même la civilisation grecque que l’on dit berceau de la civilisation européenne. 

Nioussérê Kalala Omotundé est décédé le 14 novembre dernier, laissant une œuvre immense que tous les Africains devraient étudier pour connaître leur vraie histoire, afin de se débarrasser de bon nombre de leurs complexes et affronter l’avenir avec confiance. 

C’est en 1822 que le Français Jean-François Champollion, dit Champollion le Jeune déchiffra les hiéroglyphes, c’est-à-dire l’écriture utilisée par les anciens Egyptiens. Il fut aussi l’un des premiers à visiter les pyramides, palais et autres monuments laissés par eux. Et il fit des découvertes étonnantes, que de nombreux autres chercheurs et égyptologues confirmeront par la suite. Il découvrit d’abord que les Egyptiens de cette époque se représentaient le plus souvent en Noirs, à travers leurs peintures et sculptures, avec des traits négroïdes, c’est-à-dire comme nous sommes aujourd’hui. Pourquoi un peuple se représenterait-il sous une autre couleur, une autre physionomie qui ne sont pas les siennes ? Mais bien avant Champollion, un autre Français, M.C.F. Volney, un ethnographe et géographe qui avait longuement visité l’Egypte, avait écrit en 1787, à propos des coptes, le peuple dont on disait que les pharaons étaient issus : « Tous ont le visage bouffi, l’œil gonflé, le nez écrasé, la lèvre grosse : en un mot, un vrai visage de mulâtre. J’étais tenté de l’attribuer au climat, lorsque, après avoir visité le Sphinx, son aspect me donna le mot de l’énigme. En voyant cette tête caractérisée de nègre dans tous ses traits, je me rappelai ce passage remarquable d’Hérodote, où il dit : « pour moi, j’estime que les Colches sont une colonie des Egyptiens parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus : c’est-à-dire que les anciens Egyptiens étaient de vrais Nègres de l’espèce de tous les naturels d’Afrique ; et dès lors, on explique comment leur sang, allié depuis plusieurs siècles à celui des Romains et des Grecs, a dû perdre l’intensité de sa première couleur, en conservant cependant l’empreinte de son moule originel. »

Les découvertes des Champollion, Volney et autres égyptologues qui affirmaient le caractère nègre de la civilisation égyptienne furent violement rejetées par l’Europe bien-pensante de l’époque. Elle ne pouvait effectivement pas admettre que les Noirs, qui étaient encore des esclaves, les Noirs qu’on hésitait en ces temps-là à classer dans la catégorie des humains, aient pu être les bâtisseurs de cette Egypte merveilleuse qu’elle découvrait. Ainsi fut aussi combattu Cheikh Anta Diop qui, s’appuyant sur les travaux des premiers égyptologues, affirma avec force le caractère irréfutablement nègre de la civilisation égyptienne. Jusqu’à présent, de nombreux Européens ont encore du mal à admettre le caractère noir de l’Egypte ancienne, avant qu’elle ne subisse les invasions des peuples voisins.

Nioussérê Kalala Omotundé a démontré dans ses travaux que les grands mythes des religions juive et chrétienne, et plus tard de la religion musulmane qui s’appuiera sur les textes des premières citées, tels que le jugement dernier, la naissance d’un sauveur des entrailles d’une femme vierge, cet homme qui sera tué mais qui ressuscitera trois jours plus tard, et bien d’autres encore, n’étaient que du copier-coller de mythes égyptiens. Et cela est d’autant plus crédible que la Bible elle-même dit que le peuple juif est parti d’Egypte, où il avait été en captivité pendant un très long temps. Il peut donc être parti avec la religion égyptienne qu’il a recyclée, ainsi que certaines de ses pratiques, telles que la circoncision. Et nous, Africains d’aujourd’hui, pour peu que nous ouvrions les yeux, nous verrons tout ce qui dans notre cosmogonie, dans nos coutumes, dans nos rites, dans nos parures, nous rattache à l’Egypte ancienne.

Nioussérê Kalala Omotundé était en train d’ouvrir les yeux des Africains. Que son départ dans le monde de ses ancêtres ne mette pas fin à cette œuvre destinée à permettre aux Africains de se tenir debout.

Par Venance Konan

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