La récente interpellation de personnalités proches du pouvoir, accusées de tentative de coup d’État, a choqué plus d’un et divisé l’opinion publique. Alors que certains estiment qu’il s’agit d’une simple mise en scène pour distraire la population, d’autres croient en la véracité des accusations et en appellent à la justice pour faire toute la lumière sur ce dossier sensible.
« Quand j’observe de loin ce qui se passe, où la population se dit que le meilleur ami fidèle du président est auteur, je me dis que cela me fait sourire. Pourquoi ? Parce que, vous savez, qui a tué Thomas Sankara ? C’est son meilleur ami qui l’a tué. Ce sont les vrais acteurs, les artisans de la gouvernance du président Patrice Talon. La justice doit aller au fond de ce dossier pour qu’on sache véritablement s’il est coupable, car hier, il a été entendu par le juge et le procureur, et il a nié avoir eu quelque implication dans ce complot. C’est vrai qu’on l’a placé en détention, ce qui signifie que les enquêtes se poursuivent pour faire la lumière sur la vérité.
C’est lorsque Olivier Boko et son complice seront condamnés que je serai convaincu de leur implication dans ce projet de coup d’État. Sinon, pour le moment, ils sont en détention préventive, mais rien ne prouve leur culpabilité. Ils pourraient être libérés demain. Olivier Boko ne peut pas être aussi naïf, lui qui est resté aux côtés de Patrice Talon pendant plus de vingt ans, pour se jeter dans une telle entreprise. C’est imprudent. Quand on voit cela, on n’est pas loin d’un scénario monté de toutes pièces pour nous distraire. Je dirais même que les différentes pièces de la scène ont été mal montées, et il est difficile de croire qu’il s’agit d’un véritable projet de tentative de coup d’État.
D’ailleurs, le président de la République n’a rien à craindre d’un coup d’État puisqu’il n’a pas l’intention de rester au pouvoir au-delà de son second mandat. Pour moi, cette affaire est trop facile pour être vraie. On ne peut pas envisager de faire un coup d’État et s’en remettre à un commandant de la garde républicaine. Même un enfant du CI vous dirait que tout cela ressemble à un scénario mal ficelé. Comme l’avait dit quelqu’un il y a quelques années, il y a quelque chose de pas clair en bas.
Disons que c’est la première grande épreuve du pouvoir de la Rupture depuis 2016. Ces deux personnes, Patrice Talon et Olivier Boko, on les a vus venir au pouvoir ensemble, faire chemin ensemble jusqu’à aujourd’hui. Même s’il y avait eu quelques différends, notamment à cause des ambitions de Olivier Boko, rien ne nous préparait à ce que cela arrive si vite. C’est vrai que je pensais que cela allait finir ainsi, mais je n’étais pas préparé, comme l’opinion publique, à ce que cela arrive aussi rapidement. Ce n’est que le début, et il y aura certainement beaucoup de chamboulements sur l’échiquier politique.
Il y a des éléments qui donnent des doutes. Quand on entend le colonel Tévoèdjrè, commandant de la garde présidentielle, dire qu’il n’a jamais discuté avec Olivier Boko d’une tentative de coup d’État, ou quand Oswald Homeky affirme, selon ses avocats, ne rien reconnaître des faits qui lui sont reprochés, on se dit qu’il y a quelque chose qui cloche. La personne censée orchestrer le coup d’État n’a même pas reconnu avoir discuté avec Olivier Boko, qui est pourtant accusé d’en être l’un des principaux instigateurs.
Je ne veux pas remettre en cause la décision de la justice béninoise, qui reste transparente et agit en fonction des preuves qui lui sont présentées. On attend de voir la suite. Les avocats des accusés ont promis de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour prouver l’innocence de leurs clients. C’est ce que souhaite tout le peuple béninois, car personne ne veut de cette division entre des personnes qui ont dirigé le pays ensemble. »
Par Padeguenon
Source : https://beninwebtv.com
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