Depuis notre rencontre en journée, je ne pensais qu'à elle. Je savais qu'une belle nuit nous attendait. J'ai essayé de me rapprocher d'elle en début de soirée. Elle était réticente. J'ai patienté.
À l'heure où les grands esprits, créateurs et créatifs se rencontrent, je l'ai prise dans mes mains. Son enveloppe était agréable au toucher. Je l'ai retournée dans tous les sens ; je l'ai pivotée dans tous les angles, pas pressé de découvrir ce qu'elle cachait au fond d'elle.
Puis, puis, puis ce que je redoutais arriva. Je l'ouvris.
Je savais que la nuit allait être longue. Ah oui ! Qu'elle était longue et bonne. J'ai passé la nuit avec elle. Elle, c'est KIDAL, la nouvelle parution de Myrtille Akofa HAHO.
Il est de ces œuvres qui vous accrochent du coup et vous ne vous en lassez aucunement. Si le rêve de tout auteur est de captiver son lecteur, Myrtille Akofa HAHO a réussi ce pari avec brio. Aucune des six nouvelles de ce recueil ne vous laisse indifférent. L'auteure nous plonge dès le début dans un voyage sur "Kidal", amer ou sucré selon notre appréciation de la "Choroquine", à la recherche "d'un mari parti fait sa star". C'est également le voyage d'une "taupe intelligente" au parcours d'homme et d'animal, parcours qui se rapproche sans aucun doute de notre quotidien. Si l'auteure décide de nous embarquer volontiers dans les méandres de la polygamie à travers les notes d'un "Assahoun conjugal", elle conclura quand même sous une bonne note de piété, avec une "quête sainte", afin de rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César !
Chacune des six nouvelles de Kidal semble attendre le lecteur depuis fort longtemps. L'auteure a facilité, comme par osmose, une rencontre ; l'une des meilleures peut être de votre passion littéraire. Merci Myrtille.
Kidal, la nouvelle éponyme reste mon coup de coeur. Elle nous parle d'amour. Oui, on peut aimer à Kidal, malgré les vestiges de la guerre et les menaces et scandales terroristes. On peut aimer malgré la distance et le silence. Et même si cet amour réussit à entraîner loin du désert, sous le soleil chaud, là où la théière et le verre restent des témoins impuissants du désastre, on peut aimer.
Kidal est beau ! Kidal n'est pas à haïr. Et quoi qu'on dise, «on ne réussit pas toujours à haïr ce qu'on a chéri (P19)».
Kidal est disponible auprès de l'auteure et en librairies. Ne vous faites pas conter ce voyage. Faites-vous plaisir.
Par Erroce E. Ekundayo YANCLO