En dépit des bouleversements géopolitiques en Afrique de l’Ouest, l’Allemagne ne quittera pas le Sahel. Avec le basculement du Mali et ensuite du Burkina Faso vers une politique pro-Russe et son corollaire qui est l’accueil des mercenaires du Groupe Wagner sur leur territoire, l’Allemagne joue le jeu de la solidarité européenne. En obligeant les troupes françaises à se retirer de ces deux pays et se repositionner au Niger, l’Allemagne a décidé de se retirer ses soldats de la MINUSMA du Mali et de se repositionner par la même occasion au Niger.
Karamba Diaby, député de la Bundestag et membre du parti social-démocrate (SPD) ne s’était pas fait prier pour dire à ses collègues députés, sans passer par quatre chemins, combien il était nécessaire de voter la loi pour que l’Allemagne reste au Sahel en ces termes : « le travail de coopération ne peut que se faire si la sécurité des civils est garantie. Notre mission au Niger vise à soutenir le président Mohamed Bazoum dans ses objectifs, qui sont le développement de l’éducation des filles, l’amélioration de la situation sécuritaire, de la bonne gouvernance et enfin la lutte contre la corruption ».
Depuis le 28 avril dernier, la Bundestag, le Parlement allemand, a donné son feu vert pour le maintien de la Bundeswehr (son Armée) dans le Sahel. Et cela se concrétisera par la participation des soldats allemands à la la mission de formation de l’Union européenne au Niger.
La mission de la Bundeswehr au sein des Forces de l’Union européenne concernera la formation. Loin d’être une première, le pays a déjà participé par le passé à la formation des Forces Spéciales du Niger de 2018 et 2022.
Quand bien même que l’Allemagne a décidé de se retirer de la MINUSMA, le pays entend maintenir une certaine présence dans la zone du Sahel. Le Niger est considéré comme donnant les garanties nécessaires non seulement pour accueillir les soldats allemands mais pour participer à bien d’autres actions sociales en faveur du pays. Il s’agit notamment de programmes consacrés à l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire. Au-delà de la sécurité militaire et de la lutte contre le terrorisme. « Ce que nous allons faire au Niger rayonnera au Mali, rayonnera au Burkina Faso, et pourra contribuer à la stabilité dans toute la région », a déclaré Heiko Bohnsack, le commandant des troupes allemandes au Mali dans la perspective de ce redéploiement.
Par Daniel Yaoni