Communication Afrique Destinations

MONDE – COOPERATION : Cinq (05) raisons pour lesquelles l’Allemagne est bien appréciée en Afrique Noire

Olaf Scholz, le Chancelier de l'Allemagne.
Olaf Scholz, le Chancelier de l'Allemagne.

L’Allemagne est de loin, le partenaire le plus apprécié en Afrique Noire en matière de coopération bilatérale et multilatérale, tous pays confondus. Une position privilégiée qui fait de ce pays un partenaire de choix et de confiance face non seulement aux dirigeants mais aussi aux populations africaines elles-mêmes. Voici cinq raisons pour l’Allemagne de tirer le meilleur parti de sa bonne aura.

1 – L’image de marque de l’Allemagne en Afrique Noire

Dans la perception que les populations ont des pays développés qui coopèrent avec le continent, l’Allemagne jouit d’une très bonne note. La meilleure note, si l’on peut dire à l’heure actuelle, de toutes les nations européennes. Et il ne serait pas exagéré de souligner de tout le monde Occidental – Europe et Etats-Unis et autres dépendances comprises -, aussi bien des gouvernants au pouvoir que des gouvernés. Mêmes la Chine et encore moins la Russie qui font des percées sur le continent ne bénéficie d’une telle appréciation. A plus forte raison les anciennes puissances coloniales d’Europe dont l’influence s’est peu ou prou maintenue dans leurs anciennes colonies ou bien au-delà.

2 – Le dépassement du pays de son passé colonial

L’Allemagne a eu pour colonies, antérieurement en Afrique et à une certaine époque, entre 1884 et la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) les pays suivants : l’Afrique occidentale entre le Togo et le Ghana actuels, l’Afrique centrale : le Cameroun actuel, l’Afrique sud-occidentale allemande : entre l’Afrique du Sud et la Namibie actuels ; l’Afrique orientale allemande : entre le Mozambique, la Namibie, l’Afrique du Sud et la RDC actuels.

Même si l’on sait que le colonialisme allemand n’a duré que trente ans, l’Allemagne a su trouver plus que d’autres pays le moyen de dépasser cette période tant de l’intérieur que l’extérieur. Surtout à l’égard de la Namibie. Après moult tergiversations, en déclarant : « Nous, Allemands, acceptons notre responsabilité morale et historique et la culpabilité qui a entaché les Allemands à cette époque. Aussi, avec les mots de la prière au Seigneur que nous avons en commun, je vous demande de nous pardonner nos offenses », l’Allemagne a en fin de compte reconnu à travers la ministre allemande du Développement et de la coopération économique, Heidemarie Wieczorek-Zeul (social-démocrate), toute sa responsabilité.

Dans le cadre de plusieurs conférences à Bochum, dans la Ruhr, en 2004, le ministre-président délégué Vert de la Rhénanie-Nord-Westphalie, Michael Vesper, a été le premier à s’allier à l’« Appel de Bochum ». Ainsi, lors de l’inauguration de l’exposition de Cologne, il a apporté un soutien important à tous ceux qui réclamaient des excuses officielles de la part du gouvernement et la reconnaissance de sa responsabilité historique. Lequel hésitait depuis toujours de reconnaître le génocide perpétré contre les Herero, les Nama, les Damara et les San en Namibie entre 1904 et 1908.

3 – La Gestion rigoureuse et orthodoxe de ses investissements

Les Africains ont une admiration pour l’Allemagne en ce qui concerne en particulier la gestion rigoureuse et orthodoxe de ses investissements. Les exemples de projets sur lesquels l’implication allemande qu’elle soit bilatérale ou multilatérale est toujours bien vue en Afrique Noire en particulier. Cela est dû essentiellement au fait que les Allemands ont toujours été capables de frapper du poing sur la table là où il y a toujours eu dérives dans la gestion par les gouvernants ou les gestionnaires africains. Dans des pays gangrénés par la corruption dans les instances de décision du pouvoir, l’Allemagne est vue par les citoyens des pays concernés comme un bon Gendarme contre des dirigeants kleptomanes que les yeux de millions de citoyens n’arrivent même pas à empêcher de commettre leurs forfaits sur les deniers publics. Autant d’agissements sur lesquels bien d’autres pays d’Europe seraient moins regardants.

4 – Les investissements à impacts directs sur les populations

Qu’ils s’appellent Projet GIZ ou KfW ou encore BEI, ils sont nombreux ses investissements allemands dont l’impact a touché une tierce personne jusque dans l’Afrique la plus profonde. L’Allemagne fait des investissements certes conséquents en Afrique, sans pour autant faire grand bruit, mais le pays devrait profiter de l’aura dont il jouit à la fois auprès des gouvernants que des populations africaines pour investir davantage en Afrique Noire. Non seulement cela va lui permettre de renforcer sa présence et son soft power en tant qu’Etat, mais cela va également pallier la mauvaise publicité faite aux anciennes puissances coloniales d’Afrique par la résurgence de cette thématique et son exploitation à des fins géopolitiques ou géostratégiques. En somme, une espèce de caution pour l’Europe, auprès de l’opinion publique africaine.

Doté d’un capital de 750 millions de dollars, la Development Bank Ghana est le résultat d’un partenariat de coopération entre la Banque européenne d'investissement (177,9 millions $), la Banque mondiale (225 millions $), la Banque africaine de développement (40 millions $), le l’Etat ghanéen (250 millions $) et des engagements techniques importants avec la KfW en Allemagne. Cette coopération devrait permettre au Ghana de  mettre des financements à long terme à la disposition du secteur privé, et à développer l'écosystème pour l'accès au marché, la technologie et l'innovation, a indiqué communiqué de presse de la Présidence.

Ce qui est fort apprécié dans la politique étrangère de l’Allemagne en Afrique, c’est surtout que ses investissements atteignent directement et impacte les populations locales. Et que, en outre, les représentants du pays sont toujours là pour veiller au grain sans ménagement.

5 – La capacité de redorer l’image de l’Occident en Afrique Noire

Le 4 avril 2001 à Berlin, à l’occasion de d’une conférence sur la Renaissance africaine, le député Vert Hans-Christian Ströbele, connu pour ses opinions de gauche, a déclaré au nom de son parti dans la commission pour la Coopération économique et le développement du Bundestag, pour remarquer que « l’Allemagne [avait] été exclue précocement de la colonisation... [et que] l’Allemagne [pouvait] maintenant agir sans complexe et jouer un rôle d’avant-garde » en Afrique ». Il ne croyait pas si bien dire. Même avec ce que l’on peut qualifier de « génocide » à propos des Hereros de Namibie, et les méthodes brutales de la colonisation, l’Allemagne a réussi à sortir de l’enfermement mémoriel de la colonisation. En présentant des excuses publiques et officielles avec les uns et en nouant de nouveaux partenariats avec les autres. Toutes choses qui lui permettent de montre le bon exemple en Europe et de se positionner en réponse des critiques anti-Occident là où les autres anciennes puissances coloniales sont moins à leur aise.

Alors que la Colonisation est redevenue un sujet d’importance et au cœur des enjeux et des intérêts géopolitiques en Afrique, l’Allemagne échappe littéralement à la stigmatisation que certaines puissances en font à l’égard de l’Occident. A l’opposé du Royaume-Uni, la France, la Belgique, le Portugal sont les pays les plus visés. Même si Danois, Hollandais, Espagnols ont eu leurs parts d’aventures coloniales en Afrique Noire.

Par Daniel Yaoni

Ajouter un commentaire

Le code langue du commentaire.

HTML restreint

  • Vous pouvez aligner les images (data-align="center"), mais également les vidéos, citations, etc.
  • Vous pouvez légender les images (data-align="center"), mais également les vidéos, citations, etc.
Communication Afrique Destinations