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BURKINA/TERRORISME : Une pluie d’attaques terroristes malgré la COVID-19

Lorsque la maladie du Coronavirus (SARS-CoV-2), désormais baptisée Covid-19 apparaît le 17 novembre 2019 à Wuhan, dans la Province de Hubei, en Chine, les premières images des patients qui succombent sont on ne peut plus saisissantes de par la brutalité de la mort qu’elle provoque et le nombre impressionnant des victimes que l’on découvre même dans les rues. Face à cette grave maladie dont on sait très peu de choses ni les spécialistes des maladies infectieuses, ni les gouvernants ne savent réellement quelle est la conduite à adopter. Et, après quelques atermoiements vis-à-vis de la Chine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) finit par se résoudre à déclarer l’état d'urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020. Ensuite, elle conclut à la pandémie l'épidémie de Covid-19 le 11 mars 2020.

Dans ces conditions où même les pays développés et riches disposant de systèmes médicaux et d’organisations sanitaires plus efficaces peinent à contenir le flux de malades et du nombre galopant de cas positifs aux tests, tous les regards se tournent vers l’Afrique. En effet l’on craint le pire, étant donné qu’en raison de la fragilité de ses économies le continent a du mal observer un confinement aussi strict qu’en Chine ou en Europe notamment. Ils ne sont pas légion ceux qui n’ont pas prédit l’hécatombe, au regard du nombre de morts que la pandémie est en train de causer.

Le Burkina Faso compte parmi les premiers pays à enregistrer un cas positif particulièrement en Afrique de l’Ouest. L’apparition des cas positifs est signalée le 9 mars 2020. Une semaine après, plus exactement le 13 mars, l’on a la rectitude à travers un troisième cas contact que la maladie est déjà en train de circuler. A l’origine, un ressortissant anglais qui travaillait pour mine d'or au Burkina Faso et qui est rentré de ses vacances à Liverpool le 10 mars en passant par les villes de Vancouver au Canada et Paris en France. Avec essentiellement des cas contacts venant de l’étranger, l’évolution du nombre de cas va s’accélérer et susciter beaucoup d’inquiétudes.

Pour y faire face, le gouvernement se résout à adopter des mesures de confinement. Dans un message consécutif à réunion du Conseil supérieur de la défense nationale le samedi 14 mars 2020, le président Roch Marc Christian Kaboré lance un vibrant appel à l’unité nationale des Burkinabè face à cette pandémie qui fait des ravages à travers le monde entier. Tout en félicitant les professionnels de santé, il enjoint aux citoyens, et cela individuellement et collectivement à respecter autant les recommandations sanitaires que les règles de confinement. «Notre priorité est de prendre en charge les personnes atteintes mais aussi d’éviter la propagation du Covid19», assure Roch Kaboré en demandant à la population «de se soumettre à toutes les règles d’hygiène et de restrictions temporaires, pour qu’ensemble nous luttions efficacement contre la maladie».

Pour permettre à tous les citoyens de suivre l’évolution de la pandémie dans le pays avec beaucoup plus de transparence, le gouvernement institue une reddition de comptes aux Burkinabè à travers des points de presse permanents. Comme cela devrait se faire dans les règles de l’art en la matière. Au cours de l’un de ces comptes-rendus, le Pr Martial Ouédraogo, alors Coordonnateur national de la réponse à l’épidémie de Coronavirus au Burkina, va déclarer, à la date du dimanche 22 mars 2020, le bilan de personnes touchées par le Covid-19 au Burkina Faso s’élève désormais à 75, le pays compte 5 patients guéris et 4 décès, 66 cas sont à Ouagadougou, 4 à Bobo-Dioulasso, 2 à Boromo, 1 à Dédougou et 1 Houndé. A cela, il faut ajouter quelque 604 personnes en confinement et qui sont suivies pour ce faire.

L’accroissement des cas positifs et des malades, conduit les autorités sanitaires à la réquisition de l’hôpital de Tengandogo afin de mieux prendre en charge les cas de Covid-19 du moment où la prise en charge à domicile devient intenable. Et le Pr Martial Ouédraogo de tirer la sonnette d’alarme à l’endroit des populations en faisant savoir aux uns et aux autres qu’« il faut qu’on applique de manière rigoureuse la prévention. C’est la responsabilité de tous. Le civisme est un sens de responsabilité de tous, chacun de nous doit se sentir concerné par le Covid-19 et adopter les consignes édictés. » 

Que ce soit dans n’importe quel pays ou partie du monde, la pandémie de la Covid-19, en plus d’être une maladie contagieuse grave et qui tue, elle impacte négativement plusieurs secteurs d’activités. Tous ceux pour lesquels il est indispensable de se rencontrer à plusieurs individus s’en trouvent ainsi frappés de plein fouet, du jour au lendemain.

Dans ce contexte, les marchés qui sont les lieux où tous ceux qui opèrent de manière formelle ou informelle sont particulièrement touchés par les effets collatéraux de l’apparition et de l’expansion de cette nouvelle maladie contre laquelle les plus grands scientifiques du monde ont du mal à proposer des solutions efficaces, sans restreindre les rassemblements.

Les secteurs du Tourisme, de la Culture, du divertissement et des loisirs figurent parmi ceux qui connaissent une grave entrave à leurs activités. Du moment où des mesures de confinement sont adoptées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie, les acteurs sont contraints à un arrêt par asphyxie  ou à une mort lente et certaine, à plus ou moins longue échéance. Selon la vulnérabilité des actifs de son entreprise.

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, presque en même temps que son homologue Mahamadou Issoufou du Niger, est l’un des tout premiers du continent à décider de prendre des mesures sociales pour voler à la rescousse de ses compatriotes. Surtout ceux qui ne travaillent pas dans les secteurs formels, en l’occurrence l’administration publique. Dans cette optique, le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, a animé un point de presse du gouvernement le mardi 7 avril 2020 pour donner des précision quant aux mesures sociales consenties par le chef de l’Etat, afin de lutter contre le Covid-19, dans le secteur de l’eau.

Ces mesures ont permis de prendre en charge des factures d’eau de la tranche sociale et la gratuité de la consommation au niveau des bornes fontaines; l’annulation des pénalités sur les factures de la SONABEL et de l’ONEA et la prise en charge des factures d’eau au titre des marchés et yaars.

«Pour la tranche sociale, le gouvernement prendra totalement en charge la consommation d'eau de la tranche sociale (0 à 8m3/mois) pour les consommations d'Avril, Mai et Juin de tous les abonnés soit plus de 3 milliards de F CFA (...) Au niveau des bornes fontaines, l'eau est desservie gratuitement à tout usager qui s’y présente. La mesure du Président du Faso est incontournable. Les fontainiers vont servir l'eau gratuitement aux populations car ils ont des contrats avec l'ONEA et ils vont les respecter. Tout contrevenant se verra retirer son contrat », a déclaré Niouga Ambroise Ouédraogo, le ministre de l'Eau et de l’Assainissement. Le coût desdites mesures sociales de gratuité de l'eau au niveau des bornes fontaines, est évalué à plus de 2 milliards 315 millions de francs CFA et le coût de l'annulation des pénalités à 415 millions de francs CFA. Quant à la mesure concernant la prise en charge des factures d'eau dans les 36 marchés et yaars fermés coûtera 50 millions de FCFA. Soit, un coût total de plus de 6 milliards de FCFA.

Dans le cadre la batterie de mesures prises en guise de mesures d’atténuation des conséquences pour de la lutte contre la pandémie du Coronavirus sur personnes vulnérables, le gouvernement burkinabé a lancé l’initiative “CASH transfert”.   Le mardi 26 mai 2020, cette initiative démarre à Ouagadougou, sous la houlette de Laurence Ilboudo-Marchal, la ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire.

Il s’est agi, selon la ministre Laurence Ilboudo-Marchal, à travers “CASH transfert” d’effectuer un transfert monétaire de 20.000 F CFA à 3.000 ménages pauvres, directement touchés par la COVID-19, du transfert monétaire à 20.000 vendeuses de fruits et légumes vulnérables des marchés des communes de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso, et leurs périphéries, du transfert monétaire à 20.000 autres ménages vulnérables des communes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso et leurs périphéries. Le projet sera élargi à 50.000 ménages vulnérables des zones rurales touchées, si le virus devrait se propager dans tout le Burkina Faso. Le coût total de cette opération est à environ 2 milliards 580 mille francs CFA et s’est étalée sur une durée de 3 mois, de mai à juillet 2020. Et le maître d’ouvrage est  le Projet flets sociaux par le truchement d’un financement consenti par la Banque mondiale.

Loin de s’arrêter à son implication en tant que chef de l’Etat dans l’adoption de mesures visant à atténuer les effets de la crise sanitaire sur les populations des villes et des campagnes, le président du Faso a décidé le 16 avril 2020, de renoncer à son salaire pendant six mois à compter de ce mois d'Avril 2020. Objectif : contribuer personnellement au Fonds de soutien à la riposte contre la pandémie du Covid-19. Dans la foulée, le Premier ministre cède 4 mois, les ministres d'Etat deux mois et les ministres céderont chacun un mois de salaire.

Par Jules OUEDRAOGO
 

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