Le Sénégal a enfin gagné la première Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football de son histoire. Une victoire qui a été célébrée avec le retour des « Lions de la Teranga » vainqueurs des Pharaons d’Egypte comme on pouvait s’y attendre.
C’est le 6 février 2022 que la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), édition 2021, a eu lieu à Yaoundé au Cameroun. Face à face, les « Lions du Sénégal » étaient opposés aux « Pharaons d’Egypte ». A l’issue du temps réglementaire, les deux équipes se sont séparé dos à dos par un score nul. Il aura fallu les tirs au but pour séparer les deux finalistes. Emmené par le talentueux Sadio Mané, l’attaquant de Liverpool en Angleterre qui s’opposait pour l’occasion à son coéquipier égyptien du club anglais Mohamed Salah, l’épreuve s’est soldée par 4 tirs réussis pour le Sénégal et 2 pour l’Egypte.
« C'est le plus beau jour de ma vie et le plus beau trophée de ma vie », a déclaré Sadio Mané à la presse. Car, il faut noter qu’après avoir raté penalty en première mi-temps, il est celui qui a finalement inscrit le penalty de la délivrance et de la victoire au moment de l’épreuve fatidique des tirs au but. Ce qui a donné à cette finale, un goût tout à fait singulier. En tout cas pour Sadio Mané en personne.
Une marée humaine pour un retour triomphal
Le 7 février, c’est par centaines de milliers que les Sénégalais sont sortis à Dakar, la capitale du pays, pour accueillir les joueurs des « Lions de la Teranga », leur sélection nationale. Une marée humaine à la hauteur de l’immense attente que tout le pays avait placée en eux. Et, à l’occasion, le Président Macky Sall ne s’est pas fait prier pour associer son opposition politique à la fête. Pour le symbole, le jeu en valait la chandelle. La communion du peuple sénégalais autour de la victoire de son équipe nationale de football était si belle qu’il ne pouvait pas faire mieux.
Interrogé à ce propos par Radio Foot Internationale, l’artiste-musicien Youssou Ndour a confié :
« Ça va très très très bien ! Après une journée de finale emplie de tension, d’une tension palpable, de craintes, de peur, ce que je retiens après la victoire, l’image que je garde, c’est que tout le monde était beau dans la joie ! J’ai passé la nuit à sillonner Dakar, et tout le monde était beau ! Les Sénégalais ne sont pas vilains mais là, ils étaient tous transfigurés. Comme quoi, la force du football est extraordinaire et nous attendions cette victoire depuis si longtemps ».
Les leçons de la CAN 2021
Malgré un départ un peu poussif, Les « Lions de la Teranga » ont continué leur petit bonhomme de chemin sans prétention mais avec une grande détermination. Pendant ce temps, de grandes équipes comme l’Algérie, la tenante du titre, ou encore le Nigeria se faisaient éliminer de la compétition. Sans même atteindre le dernier carré de la compétition. A l’opposé, ce sont des sélections nationales de pays dits de « petites équipes » qui se sont merveilleusement illustrés à l’instar des Comores, de la Gambie ou de la Sierra Leone.
Il faut dire que les critiques à l’encontre du sélectionneur national, Aliou Cissé, n’ont pas déconcentré le collectif. Son impassibilité et son engagement et sa motivation ont fini par donner à Aliou Cissé ce qu’il mérite depuis qu’il a pris en main cette équipe nationale du Sénégal le 4 mars 2015: une grande victoire pour son pays et pour lui-même. Ce n’est pas le fait du hasard s’il est surnommé « El Tactico ». Avec son équipe nationale, il a enfin son trophée qu’il n’a pas pu gagner en tant que joueur et capitaine. Une belle revanche ! Car, faut-il le rappeler, Aliou Cissé qui était alors le capitaine des « Lions de la Teranga » avait comme Sadio Mané raté un penalty lors de la finale de la CAN 2002. C’est fort justement qu’il a déclaré à la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS): « Sadio Mané est un grand joueur même s’il a raté. Je pense qu’il reste un grand joueur. Je lui parle souvent et il est bien armé pour remettre les couleurs du pays. J’ai raté un penalty plus important que celui de Sadio Mané (finale Can 2002). Mais, Sadio est capable de nous apporter dans le futur ».
Comme bien d’autres sélectionneurs africains avant lui, Aliou Cissé est désormais la preuve vivante, que des entraîneurs africains peuvent gagner des compétitions tant continentales qu’internationales et que l’on n’a pas forcément besoin d’aller à Pétaouchnok pour chercher des entraîneurs des équipes nationales africaines. Et les Sénégalais peuvent remercier aussi à la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Par Jean Kebayo