A la suite de l’élection présidentielle controversée du 22 février 2020, le Président Faure Essozimna Gnassingbé a choisi de s’attacher les services d’une femme à la tête de son gouvernement. En nommant Victoire Tomegah Dogbe à ce portefeuille ministériel, il rompt avec une longue tradition. Pour gouverner autrement que ce qui a été fait jusque-là...
La Première ministre du Togo, Victoire Tomegah Dogbe, est la première femme à être nommée à ce niveau de responsabilité politique depuis l’indépendance du pays en 1960. Plus qu’un symbole, l’importance du message se passe de commentaire. Première femme à prendre la tête du gouvernement au Togo a prononcé sa déclaration de politique générale, le 2 octobre 2020. Retour sur le parcours de cette pionnière, qui détient déjà un record de longévité ministérielle.
En tant que membre de l’Union pour la République (UNIR), née sur les cendres de l’ancien Rassemblement du peuple togolais (RPT) parti au pouvoir, elle n’est pas une inconnue des rouages politiques. Mais en succédant à Komi Sélom Klassou à la longévité légendaire - Cinq ans de Primature - Victoire Dogbe devra prouver plus qu’un homme tout le bien que la femme peut apporter dans la gestion du pays. A l’image de ce que font quotidiennement dans la société.
Cette ancienne fonctionnaire du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a été membre du gouvernement du Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo comme ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée du Développement à la base, ensuite directrice de Cabinet du Président Faure Gnassingbé. Elle n’est donc pas une néophyte. Loin s’en faut. De l’expérience, elle en a tant à l’échelle nationale qu’internationale. Dans son premier gouvernement annoncé le 1er octobre 2020, elle a fait entrer onze (11) femmes sur les trente-trois (33) membres qu’il compte. Le ministère des Armées a été, du reste, confié à l’une d’elle en l’occurrence Marguerite Gnakadé.
Le 2 octobre 2020, lors de sa déclaration de politique générale, elle a déclaré, entre autres : « L’agriculture est le pilier de notre économie et le principal employeur. Mais c’est malheureusement encore dans le secteur dans lequel le travail ne fait pas vivre son homme. L’on enregistre encore un nombre important de nos compatriotes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Nous voulons rendre ce secteur rémunérateur et attractif pour notre jeunesse à travers l’approfondissement de sa transformation, en y introduisant plus de mécanisation ; en l’alignant sur les marchés et en continuant de développer les cultures de rente et le secteur prometteur du bio ».
La Première ministre du Togo, conformément à la mission à elle confiée par le Président Faure Essozimna Gnassingbé, a décidé de gouverner autrement. En s’appuyant sur les leviers indispensables au développement du pays sur la base de ses atouts internes et externes. Non sans associer le pragmatisme et le concret pour atteindre ses objectifs et le plus rapidement possible.
Nommée en pleine crise de la pandémie de la COVID-19 la Première ministre du Togo avait répondu à RFI sur ses ambitions pour son pays : « Je peux vous dire que nous en avons fini avec la riposte et que nous entrons dans la relance. Quels sont les atouts que nous avons ? Tout d’abord, la sécurité et la paix. Le deuxième atout, c’est la position géostratégique de notre pays et le troisième atout, c’est l’écosystème d’affaires. Tout cela mis ensemble fait qu’aujourd’hui le Togo constitue une plateforme à la fois financière, logistique et industrielle. Pourquoi une plateforme industrielle ? Parce que le Togo est en train d’amorcer, de manière profonde, son industrialisation. Nous estimons que nous avons beaucoup de matières premières agricoles et minières. Agricoles car nous avons le coton, le soja et l’anacarde et au niveau minier, nous avons le phosphate ainsi que le fer. Nous ne voulons plus exporter nos emplois vers les pays européens, asiatiques ou américains. Nous voulons recréer des emplois pour notre jeunesse. En transformant nos produits sur place, nous créons de la valeur. Une plateforme industrielle a été mise en place. Elle cherche à accueillir tous les investisseurs, français, européens, etc. »
Depuis sa nomination, la Première ministre a de nombreux acquis à son actif. La Cheffe du gouvernement togolais, Sidemeho Victoire Tomegah-Dogbe a engagé résolument le Togo sur la voie du développement. Et elle n’a de cesse de répéter qu’elle a besoin d’aller très vite. Comme si elle voulait rattraper les années de retard que le pays a perdues en ne s’occupant pas de secteurs qui sont considérés comme la priorité des priorités pour elle. Objectif final : transformer de manière profonde l’économie togolaise.
Par Gerard Amegan