Le 3 avril 2021, le Président Mohamed Bazoum du Niger a nommé Mahamadou Ouhoumoudou en tant que Premier ministre. Et, dans la foulée, il a composé son gouvernement et présenté sa feuille de route à la Représentation nationale a signé le décret portant nomination du Premier ministre, chef du gouvernement en la personne de Mahamadou Ouhoumoudou.
Dans sa Déclaration de politique générale a été présentée et adoptée à l’Assemblée nationale le 26 mai 202, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a dit : « Sur le plan économique, notre ambition est de consolider la dynamique de la création de la richesse observée ces dernières années en portant le taux de croissance annuel moyen à 8% et en transformant la structure de notre économie. Cela suppose un cadre macroéconomique solide et stable, l’amélioration du financement de l’économie nationale, et l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique. Les objectifs de stabilisation du cadre macroéconomique visent le respect des critères communautaires en matière d’inflation, de déficit budgétaire et de l’endettement public. Concernant l’inflation, mon Gouvernement prendra toutes les mesures pour assurer la stabilité des prix, notamment des produits de consommation courante à travers les mesures de redistribution. Relativement au déficit budgétaire, en plus des efforts de mobilisation des recettes internes, les actions porteront sur la maitrise et l’assainissement des dépenses publiques. En ce qui concerne la dette, mon Gouvernement adoptera une politique d’endettement prudent, en privilégiant la dette concessionnelle et les instruments de financement à faible incidence budgétaire.»
Membre du bureau dicteur du PNDS Tarayya, ancien ministre, directeur de Cabinet du Président Mahamadou Issoufou et ancien député, Ouhoumoudou Mahamadou est un homme politique. Il est cependant plus connu en tant que manager et technocrate. Plusieurs fois directeur général de sociétés dans son pays, il a occupé plusieurs postes en dehors du Niger. Ce professionnel de la Finance et Gestion des Entreprises a donc des atouts non négligeables pour gérer au mieux la situation économique du pays.
Confronté à une grave crise sécuritaire tout comme ses voisins que sont le Nigeria, le Mali et le Burkina Faso, le pays dont le Président Mohamed Bazoum a désormais les rênes en main a d’innombrables défis à relever. Et le moindre d’entre eux n’est pas le défi démographique. Avec une proportion de jeunes et d’enfants au-dessus de la moyenne de nombreux pays de la sous-région, le Niger a impérativement besoin de stabilité à la fois politique et économique pour y parvenir.
L’un des grands problèmes du pays réside dans les rapports que les citoyens ont avec les biens publics. Le Premier ministre a dit et martelé que c’est par la pédagogie de l’exemple qu’il s’engage dans cette lutte contre la corruption. Et, s’adressant à l’occasion des premiers 100 jours de son gouvernement, il a invoqué à leurs yeux certains dossiers en instance dans le cadre des actions intentées par la Haute autorité de lutte contre la corruption et infractions assimilées (HALCIA) à cet effet. A la suite des différents scandales qui ont éclaboussé bien des secteurs du pays, le Président Mohamed Bazoum a conscience de la nécessité de redorer l’image du Niger.
En succédant à l’ancien Président Mahamadou Issoufou, il a hérité à la fois du passif et de l’actif de son compagnon de route. A charge à lui à présent de s’assigner les objectifs qui correspondent à ses ambitions pour le Niger et de trouver les femmes et les hommes qu’il faut pour les poursuivre. L’efficacité en matière de gestion politique et économique couplées de son Premier ministre devrait permettre d’assumer la gestion démocratique du pouvoir tout en contribuant à l’amélioration des conditions socioéconomiques de ses compatriotes.
Par Ibrahima Massahoudou