Qatar 2022 s'est achevé par le sacre de l'Argentine, une équipe qui n'a pas démarré la compétition en étant grande favorite. Mais l'on n'ignorait pas que son expérience et le génie individuel de ses pions, notamment celui de son maître à jouer Lionel Messi, pouvaient faire la différence à tout moment. La différence a été faite. Sacre mérité !
La France était encore moins favorite que l'Argentine. On ne l'attendait pas du tout à ce niveau du Mondial. Déjà sous le coup de ce nous avions fini par admettre comme une malédiction - depuis quelques années le détenteur du trophée est éliminé dès le premier tour au Mondial suivant - l'Équipe de France ne disposait pas non plus d'un effectif au top mais elle avait le droit de rêver. Elle a rêvé grand. Son parcours - malgré l'absence de certains cadres de l'effectif dont certains furent de l'épopée russe il y a quatre ans - nous a présenté une jeune génération prête à nous impressionner dans les années à venir. Il faut l'arroser et la faire grandir.
En définitive, Qatar 2022 a été une belle réussite. L'émirat a tenu son pari. La compétition nous a offert de grosses surprises, de rebondissements à couper le souffle. Nous avons vibré presque un mois plein. La finale a été une magnifique apothéose avec un duel au sommet Lionel Messi-Kylian Mbappé aux allures de passation de témoin entre une sommité et une future sommité. Puisse leur partenariat en club s'en trouver renforcé !
Je ne dirai pas comme Gianni Infantino, le Président de la FIFA, que c'est le meilleur mondial jamais organisé. C'est, néanmoins, l'un des plus beaux à mes yeux, sans vouloir passer un trait sur l'énorme coût humain et environnemental qu'il a engendré, et en dépit des incidents relevant d'incompatibilités politico-culturelles pour les fouteux du monde ayant séjourné en terre qatarie durant les quatre dernières semaines.
On n'épiloguera plus sur la période du déroulement de la compétition - Novembre-Décembre, en plein milieu de la saison sportive - et les conséquences néfastes de divers ordres que cette programmation insolite a induites pour les joueurs. Que la FIFA daigne ne pas nous reproduire l'exception ! Et qu'elle œuvre, par ailleurs, à solutionner les anomalies autour de la VAR. Si malgré l'arbitrage par vidéo assistance introduit dans le football pour aider les hommes à prendre des décisions justes, l'injustice perdure voire règne de plus belle, il paraîtra judicieux de retourner à nos anciennes habitudes. Je me force à l'écrire car la VAR n'est pas en soi une mauvaise inspiration. Mais alors, il est impérieux d'en revoir l'opérationnalisation et d'en assainir le fonctionnement pour un arbitrage réellement équitable d'ici au prochain Mondial.
En 2026, la fête planétaire du football installera ses quartiers dans les Amériques, à la fois au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Le défi pour le continent africain sera d'aller plus loin que la quatrième place du tournoi. Tous nos représentants doivent ambitionner de faire plus que le Maroc, y compris le Maroc lui-même. Nous devrons marquer des buts et chaque but que nous marquerons, devra être protégé de toutes nos forces de sorte à ce qu'il soit ce qu'il doit être : l'élément décisif de notre ascension vers le couronnement. C'est ce faisant que nous cesserons de célébrer nos buts en imitant grossièrement Messi ou Ronaldo, pour des victoires totalement anecdotiques. Nous valons mieux.
Au prochain Mondial, dans trois ans et demi, quarante huit nations seront en lice dont neuf proviendront de l'Afrique, soit quatre de plus que notre quota actuel. Ce ne sera pas pour autant que nous aurons d'office plus de chances d'y parvenir. Il faut lancer les grands travaux dès aujourd'hui. Tic tac, tic tac, tic tac...
Par Deo Gratias Kindoho
