La joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka, née d’une mère japonaise, Tamaki Osaka, et d’un père haïtien, Léonard François. Mais elle vit aux États-Unis depuis l’âge de trois ans et n’entend pas se taire sur certains sujets en dehors des courts de tennis. Ce qui n’est pas pour déplaire beaucoup.
Après la mort de George Floyd, Naomi Osaka a souhaité que les sportifs parlent du racisme sur les réseaux sociaux. Et elle n’a pas hésité à demander la réintégration de Colin Kaepernick par la National Football League (NFL), la Ligue du football américain. Car celui-ci avait été exclu pour avoir osé poser son genou par terre afin de dénoncer ce racisme ambiant. Elle a multiplié des interventions qui ont contrasté avec les attitudes de bien des sportifs. Elle a clairement soutenu le mouvement Black Lives Matter.
Ainsi, concernant les violences policières aux Etats-Unis, elle était apparue avec son masque lors de sa participation à l'US Open et en changeant un nouveau masque avec le nom d'une victime noire de la police ou de violences racistes. Emue par l’accueil que cet acte avait suscité au sein de l’opinion, elle avait alors déclaré : « C'est un peu surréaliste. C'est extrêmement émouvant qu'ils se sentent touchés par ce que je fais. Pour moi, j'ai l'impression que ce que j'ai fait n'est rien. Que je pourrais faire plus».
En 2019, celle qui n’était âgé que de 23 ans a battu sur le court de Melbourne Serena Williams, 39 ans en demi-finale de l’Open d’Australie. Une victoire que beaucoup avaient déjà qualifiée d’une sorte de passage de relais entre son aînée et elle. En 2021, quand Naomi Osaka a décidé de suspendre sa participation aux conférences de presse pour des raisons de santé mentale, avant de quitter puis en quittant le tournoi à Rolang Garros, Serena Wiliams lui a apporté son soutien en déclarant à la presse : « Je compatis avec Naomi. J’aimerais pouvoir la serrer dans mes bras, parce que je sais ce que c’est. Je suis passée par là aussi. Elle et moi, nous n’avons pas la même personnalité et de toute façon, tout le monde est différent et tout le monde gère les choses différemment. Moi, j’ai la peau dure, mais d’autres sont plus sensibles. Chacun est différent, et gère ce qui vient différemment. Laissez-la gérer au mieux pour elle, comme elle pense pouvoir le faire au mieux ».
Passé cet épisode, l'Haïtienne d'origine de par son père a cependant participé aux Jeux Olympiques de Tokyo où elle a porté la flamme olympique. Vu son engagement, il ne pouvait pas en être autrement pour la patrie de sa mère. Elle a été également présente en soutien à Haïti par un don d’argent après les dégâts causés lors du tremblement de terre de magnitude 7,2 du 14 août 2021 dans le pays. Une générosité qui est tout à son honneur.
Par Alan Buster