Candidat pour un second mandat en octobre 2023, le Président George Weah élu à la tête de son pays avec 61,5 % des voix au second tour de la présidentielle du 26 décembre 2017, est de nouveau face aux électeurs libériens. L’ancien footballeur devenu Président de la République doit convaincre à nouveau. Mais avec quel bilan et cela suffit-il à rempiler ? Explications.
En lice pour la prochaine élection présidentielle au Liberia, il y a vingt candidats contre le Président sortant, l’ex-star du football George Weah.
Il s’était fait élire avec la ferme promesse de lutter contre la corruption mais aussi de créer de nombreuses opportunités d’emplois pour les jeunes. Pour ses adversaires et de nombreux Libériens, ces objectifs sont loin d’avoir été atteints. Bien au contraire, la pauvreté s’est accrue dans le pays et la corruption n’a pas du tout baissé, contrastant avec les engagements pris par le Président George Weah lors de sa campagne en 2017.
En effet, en 2018, il y a cette affaire de près de 100 millions de dollars américains volatilisés, soit 5 % du PIB du pays, pour laquelle après enquête, le régime de George Weah a affirmé que l’argent dormait dans des coffres et qu’il a été retrouvé. Même si certains pensent à tour ou à raison que c’était pour étouffer cette affaire dans laquelle l’ancien gouverneur de la Banque Centrale, Milton Weeks, et Charles Sirleaf, le fils de l’ancienne Présidente Ellen Johnson Sirleaf; étaient supposément impliqués entre autres. Qu’on le veuille ou non, elle aura constitué l’un des points noirs de son mandat.
En tout cas, s’il a tout fait pour se rattraper sur les autres années avec un certain nombre de réalisations, rien n’est gagné d’avance pour l’ex-star du football international. Il sait qu’il devra bien mouiller la chemise en multipliant les meetings d’explications et de clarifications. Comme jadis il se mouillait le maillot pour briller sur les stades du monde.
George Weah est entré de plain-pied dans la campagne électorale. Le Président de la République et porte-drapeau de la Coalition pour le changement démocratique (CDC), n’entend surtout pas laisser l’initiative à l’opposition et en particulier le principal parti du Parti de l’Unité (UP). Son objectif principal étant, si possible, de faire un KO dès le premier tour du scrutin présidentiel.
Le lundi 15 août, face aux électeurs dans le district n ° 4, comté de Montserrado, le chef de l’Etat sortant est revenu sur ses réalisations au cours de son mandat. Il a indiqué les réalisations capitales à son actif en six ans. Puis il a demandé aux et Libériens de lui permettre de faire davantage en lui octroyant un second mandat lors des joutes électorales à venir en octobre prochain. Avec à la clef comme priorités, le citoyen lambda et tous ceux qui sont vulnérables ou laissé-pour-compte.
Faisant allusion à ses adversaires, il a déclaré que les Il a déclaré qu'il y aura un niveau de développement sans précédent sous son gouvernement et que les Libériens ne devraient pas raté cette occasion de lui accorder un deuxième mandat en se fiant aux promesses mielleuses de certains politiciens ratés qui ne se préoccuperont pas d’eux une fois arrivés au pouvoir.
« Tout ce que mes adversaires et mes ennemis avaient dit à mon sujet, y compris que j'étais inexpérimenté et pas préparé à devenir Président, s'est avéré faux », a déclaré le Président Weah à la foule immense et compacte qui s’était massée à cette occasion. Et de poursuivre : « J'ai fait plus que ce qu'ils ont fait pendant les douze années que vous leur avez données ; et je vous demande aujourd'hui de m'accorder encore six ans pour que nous continuions sur la voie du progrès que nous avons tous entamée ensemble en 2018 ».
Le Président Geoge Weah n’entend manifestement pas se laisser conter par ses adversaires politiques et autres candidats. En indexant ceux qui ont passé douze ans au pouvoir sans rien apporter au Liberia en matière de développement. Prenant l’initiative de l’attaque, il s’est appesanti sur son parcours personnel. « Dans ma vie, je réussis parce que je suis un développeur par rapport à ceux qui ont passé plus de quatre décennies au gouvernement sans aucune trace de développement », a-t-il assené.
Le Liberia, comme la plupart des pays africains, est constitué d’une population en grande majorité de jeunes. Le Président sortant et candidat à sa propre succession n’a donc de cesse de mettre en garde sa jeunesse contre les politiciens marchands d’illusions. En mettant sur la balance son bilan en faveur de la jeunesse de son pays.
« C'est très facile pour les gens de l'opposition de dire aux jeunes de ne pas voter pour George Manneh Weah mais le faire, dire aux jeunes de ne pas voter pour moi est suicidaire car je suis le seul à les avoir représentés », n’a de cesser de marteler le Président George Weah. Et d’invoquer par exemple l’une de ses mesures phares, à savoir la gratuité des études. Car sur près de 20 000 étudiants, 8 000 n’allaient pas en cours, faute de paiements des frais d’inscription.
En attendant le jour du scrutin à proprement parler, la campagne électorale continue de battre son plein. Et l’excellent joueur que fut le Président George Weah sait qu’un match n’est jamais terminé tant que l’arbitre n’a pas donné le coup de sifflet final.
Par Jean Kebayo