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CULTURE/LIVRE : Covid-19 : la fragilité et la vulnérabilité de l’homme mis à nu. Paroles d’un croyant

Covid-19 : la fragilité et la vulnérabilité de l’homme mis à nu

Longin Buhake est prêtre du diocèse de Mweka dans la province du Kasaï en RDC. Outre, son baccalauréat en philosophie et théologie, il a également un master en psychologie et prépare une thèse de doctorat en psychologie clinique. Après avoir travaillé dans le diocèse, il vit actuellement aux Etats Unis d’Amérique où il est aumônier d’US Air Force dans une base de l’armée américaine en Floride. 

Le livre de l’abbé Longin Buhake s’étale sur deux chapitres de longueur inégale : l’auteur recourt aux propos des philosophes de tout bord et des théologiens en vue de tirer des leçons de la covid 19. L’objectif de ce livre se présente nettement. Il s’agit, affirme l’abbé Longin,  « de répondre à ces questions en restant la tête haute, au nom de notre foi pendant les périodes de joie ou de malheur. C’est au nom de notre engagement dans l’Eglise que nous nous attelons à cette tâche. Une Eglise qui fait siennes les joies et les peines des hommes… Face au grand mal de cette pandémie du siècle, l’intelligence de l’évolution des idées et pratiques religieuses invite à rappeler quelques idées forces de l’Evangile, idées à conjuguer avec les données de la conjoncture du temps de Coronavirus, telles qu’elles se dégagent de dispositions ad hoc préconisées tant par les pouvoirs publics, les chefs religieux que par les experts en santé publique» (pp. 14-15).

Le premier chapitre (pp. 17-30) nous parle de la crise suscitée par la covid 19. Celle-ci est multiple et multiforme au regard de dégâts que la maladie a provoqués: elle est financière, alimentaire, sociale et sanitaire.

Du point financier, le monde aura observé impuissant des restrictions financières nous imposées par la covid 19. On note, entre autres, le fait que le commerce sur le marché international a cessé, les entreprises n’ont pas pu se réapprovisionner de leurs produits et leurs magasins ont perdu leur clientèle, les grandes entreprises ont subi des pertes massives tandis que certains employés ont perdu leur emploi (p.18). 
Par ailleurs, au registre de la crise alimentaire,  il sied de constater que la covid 19 aura fait augmenter le taux de la faim et de la malnutrition à l’échelle locale, nationale ou internationale. Une crise alimentaire se produit, écrit l’auteur, lorsque « la disponibilité alimentaire se détériore considérablement en une brève période » (p.19).

En ce qui concerne la crise sociale, sachons qu’elle se situe sur trois niveaux : (a) elle révèle et met l’accent sur les disparités et les insuffisances sociales actuelles ; (b) elle les renforce ou les amplifie puisque la stratégie pour réussir a atténué l’urgence et génère une opportunité déséquilibrée (profondément divisée) pour les participants de s’acclimater et de se protéger ; et (c) elle a de fortes chances d’accélérer l’exacerbation des inégalités culturelles même après la fin des mesures de sécurité, entrainant davantage d’inégalités et d’injustices a long terme (pp.22-23).

Du point de vue sanitaire,  le monde ne peut ignorer l’impact négatif de la pandémie. La maladie a nui, écrit notre auteur, « à la santé mentale des gens, à l’éducation et à l’économie mondiale. Elle a exposé le manque d’une coordination internationale dans la résolution des crises à l’échelle planétaire » (p.25). 
En définitive, face à cette crise multiple et multiforme, nous sommes devant l’inattendu et l’incertitude. L’auteur arrive à se poser les questions suivantes et y répond au chapitre deuxième de son ouvrage : - Quel enseignement tirer de cette pandémie ? - Que peut-on apprendre en termes d’humanité et d’éthique, en rapport avec une crise qui pousse au confinement et à la distanciation ? - Qu’inspire la foi du croyant à l’heure des crises historiques comme celle de la covid-19 ? - Comment peut-on édifier une société véritablement humaine dans un tel contexte ? - Est-il possible de profiter de la crise provoquée par la pandémie pour inventer un monde nouveau ? 

Le deuxième chapitre s’intitule : Paroles d’un croyant (pp.31-115). Il constitue la partie fondamentale de l’ouvrage et ramasse à travers quinze leçons des convictions de foi de l’auteur sur la manière dont nous pouvons réagir à cette crise et la contourner. 

La Covid-19, comme le dit fort bien l’auteur,  « est un véritable défi pour l’humanité contemporaine qui découvre non seulement ses limites dans la gestion de la pandémie du siècle, mais aussi ses capacités à coaliser au niveau planétaire. Le professeur André Kabasele Mukenge dans la revue Concilium du 31 Janvier 2022 souligne a juste titre que cette pandémie a mis a nu la porosité des frontières nationales dans un monde globalisé, et la fragilité des organisations humaines. L’on s’est rendu compte que même les sociétés réputées solides et vantées pour leur capacité d’anticipation et leur réactivité efficace, ont été prises au dépourvu, étalant du coup des faiblesses surprenantes » (p.31).

Sans tarder, dégageons, avec l’auteur, les quelques leçons que lui inspire la crise sanitaire actuelle. La première leçon fait référence à la formule de Terence (190-159 avant JC) qui met l’accent sur la communion universelle : « Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».  Il y a là une leçon d’actualité à retenir de cette la pandémie : c’est bien la confirmation de l’unité biologique du genre humain qui rend dérisoire les différences de classes sociales, de groupes ethniques, de nationalité, de religion, etc. Les leaders d’opinion n’ont pas assez insiste sur cette leçon (p.32-33).
La deuxième leçon est une invitation à mutualiser nos énergies pour qu’ensemble nous combattions ce virus. Car, la covid-19 a révélé au grand jour à la fois les insuffisances de nos savoirs, l’incapacité d’agir ensemble et la nécessité de lutter ensemble, sans discrimination tribale, sans xénophobie, sans racisme, contre un virus qui ne connait aucune frontière.

Face à ce virus, nous sommes tous, réduits à notre plus simple expression. C’est ensemble que nous expérimentons la destruction de nos chairs et de nos vies. C’est ensemble que nous devons tous, de partout dans le monde, chercher des solutions de sortie de crise, sans éliminer nos spécificités. Et selon notre auteur,  les bantu doivent bien comprendre cette leçon au nom de leur culture basée sur la philosophie du vivre- ensemble. Il apparait donc que l’homme muntu n’est pas un être solitaire, mais un être-avec. Il est un « chainon d’une lignée », « membre d’une famille dont il reçoit la vie » en vue de la transmettre à d’autres personnes (p.34).

La troisième leçon s’intitule : « nous sommes une Église-famille de Dieu ». Cette leçon, bien que pointant l’Eglise catholique, s’adresse aussi aux hommes et aux femmes de toutes les religions. Elle interpelle, aux dires de notre auteur,  même à ceux qui prient tout en se déclarant appartenir à aucune religion. C’est un défi la recherche de l’unité de tous les membres de la famille, en guise d’« une véritable église a la base dans laquelle parents, enfants et autres membres apprennent a prier et à partager ensemble, marqués d’un seul cœur et une seule âme » (cf. Actes 4,32). (p.43). 

L’expérience du temps de la covid-19 est une occasion propice pour notre Eglise catholique, non seulement de renvoyer les fidèles à prier en famille, mais surtout de saisir cette opportunité pour faire réellement de la famille chrétienne un véritable noyau ecclésial, un cadre social et un lieu théologique de l’initiation aux mystères du Christ, d’où émergeront des véritables adorateurs du Père, capables de témoigner en toute liberté, toujours et partout, des valeurs évangéliques. Par exemple, les agents pastoraux à la base devraient être les premiers sensibilisateurs de leurs propres ménages d’abord, de sorte que, sous forme de vagues agitées par des projectiles, leur message se répande le plus profondément et le plus largement possible dans toute la société (p.43-44).

La quatrième leçon nous révèle, en fait, ce que nous sommes ontologiquement : nous sommes une Eglise une et diverse. Nous sommes poussés par cette crise de la covid-19, construire un nouvel humanisme.  Le défi consiste, note l’abbé Longin, à envisager et à traiter les humains, non pas tant comme individus isolés et enfermés dans des structures tels les Etats, les Nations, les ethnies ou les tribus, mais en tant qu’humanité ancrée dans la Terre, servant de fondement à la commune identité et à la communauté de destin qui engagent les humains à la reconnaissance mutuelle, à la fraternité, à la bienveillance, à la justice et à la solidarité. Par conséquent, loin de tout esprit d’isolement, c’est dans le vivre ensemble ou la communion dans la diversité qu’on est appelé aujourd’hui à engager la lutte contre un virus qui tue (pp.60-62).

Quant à la cinquième leçon, notre auteur nous appelle à l’humilité et à  la modestie (p.62). La pandémie de la covid 19, observe-t-il « a mis à nu la fragilité et la vulnérabilité de l’homme. Un minuscule virus de 125 nanomètres de diamètre,  venu de Wuhan, a mis  fin au mythe de l’homme-tout puissant. C’est là une belle leçon d’humilité pour ne pas tomber dans l’idéologie qui soutient que l’homme est le « maitre » du monde ! A partir d’ici, l’auteur développe et examine la thématique de l’humilité et de la modestie, comme vertus, dans une approche synthétique intégrative (p.66). Pour ce,  il recourt,  tour à tour aux Saintes écritures, à Saint Thomas d’Aquin et à la psychologie. La recommandation de l’auteur est que « la meilleure façon de vivre en tant que chrétien authentique est d’intégrer la vertu de modestie dans notre vie quotidienne » (p. 66). La pandémie de la covid 19 aura été l’effet déclencheur pour nous rappeler cette vertu chrétienne. 

D’une part, parlant de l’humilité, notre auteur ne s’empêche pas de nous donner Jésus comme le modèle de l’humilité. Dieu l’a élevé et lui a donné autorité sur toutes les créatures dans le ciel et sur la terre (Phil. 2, 9-11). L’humilité est la capacité à reconnaitre ses limites. 

D’autre part, la vertu de la modestie a été considérée, dans la tradition théologique, comme la gardienne de la chasteté dans la pensée, la parole et l’action. C’est ce qui ressort  de la philosophie et de la  théologie de saint Thomas d’Aquin à travers sa Summa Theologiae. 

Par ailleurs, la perspective psychologique nous conduit à la compréhension du processus de formation des habitudes vertueuses qui expliquera pourquoi il est difficile pour les personnes qui ont cultivé des habitudes vicieuses de les surmonter. 

Au sujet de la modestie, une question vient à l’esprit de notre auteur, avant de la définir. « La modestie chrétienne, s’interroge-t-il, est-elle vraiment d’actualité ? La modestie est-elle un sujet d’une importance telle qu’il faille le remettre au goût du jour ?...la modestie chrétienne, en général, peut être décrite comme cette vertu qui nous pousse à être décents, convenables et réservés dans la façon dont nous nous habillons, nous nous tenons, nous nous asseyons, nous marchons, etc. Et en particulier, la modestie peut s’appliquer aussi à la manière dont nous nous comportons extérieurement. C’est donc une vertu qui a un rapport étroit avec d’autres vertus telle que la tempérance, l’humilité et la chasteté » (p.66). 

En plus, l’auteur dépasse l’aspect seulement extérieur de la modestie : sa forme la plus idéale nous met au défi de la plus grande confiance en notre propre valeur pour que son pouvoir de guérison soit efficace et atteigne l’homme, son niveau du don de soi mutuel perdu par la honte et la culpabilité (p.73). Par rapport à l’humilité,  la modestie consiste à montrer de la retenue dans l’appréciation de soi et de ses qualités. Elle est davantage de l’ordre de la convention sociale, alors que l’humilité est plus profonde, plus intérieure. Aujourd’hui, constate, notre auteur, l’Occident manque la modestie et /ou la tempérance au profit de la folie des grandeurs. De ce fait, la terreur de la Covid-19 aura été une aubaine pour convoquer le pouvoir de la modestie et d’en dégager le bénéfice (p.76).

La sixième leçon : “N’ayez pas peur”. Notre auteur sensibilise les Etats dans la manière dont ils gèrent cette pandémie, notamment à travers les mass media, contribuant parfois par leur narratif à l’augmentation du stress, pourtant nuisible à la santé (p.76). L’homme se mesure à l’obstacle, dit-on, c’est pourquoi, nous ne devons pas être, face à l’avenir, démobilisés et carbonisés par la peur provoquée par cette pandémie. Donc, le « n’ayez pas peur » de notre auteur est un appel à l’espérance sur l’avenir de la planète. Il ne s’agit pas d’une lâcheté, mais d’une attente militante dans la façon d’accomplir les tâches présentes en les relativisant. Ici, la démarche n’est ni pessimiste, ni alarmiste. Elle est positive (p.78).

Dans la septième leçon est intitulée: Vivre avec l’Inattendu. Pour cause, la covid 19  est cet inattendu avec lequel il faut vivre, combattre et vaincre : il est porteur de leçons en vue de la régénération de l’univers. Notre auteur tire cette leçon d’Edgar Morin qui à l’approche, l’année dernière,  de sa centième année de naissance, rappelle sa familiarité avec l’Inattendu. « Nous devons apprendre, écrit-il,  à vivre avec l’incertitude, c’est-a-dire avoir le courage d’affronter, d’être prêts à résister aux forces négatives. La crise nous rend plus fous et plus sages. Une chose et une autre. La plupart des gens perdent la tête et d’autres deviennent plus lucides. La crise favorise les forces les plus contraires » (p.80). La Covid-19 non programmé attire l’attention des Africains sur la nécessité des savoirs endogènes négligés au profit des recettes occidentales qui révèlent aujourd’hui leur impuissance.

La foi de Job est la huitième leçon que l’abbé Longin retient depuis la manifestation de la covid 19. Pendant cette pandémie, on doit, comme l’indique la racine hébraïque du nom de Job, retourner à Dieu et, en dépit de tout, sauvegarder sa relation avec lui. En effet, Job est atteint dans ses fondements. Il exprime son contra Deum mais qui ne le conduit ni à la négation de Dieu, ni à l’indifférence à l’endroit du Divin, ni au rejet de Celui-ci (3,11) (pp.89-90). Dieu ne l’abandonne pas mais lui donne une réponse qui l’appelle à la bravoure, à lutter : « Ceins tes reins comme un brave ! » (38,3 ; 40,7). Au fond, Dieu semble attirer l’attention sur le fait qu’il est temps de méditer la réalité du mystère (p.91).

La neuvième leçon est une invitation à pouvoir chercher et rencontrer le Christ en le priant sans cesse : il est la perle précieuse et le meilleur choix qui ne nous sera jamais enlevé, il ne faut jamais se fatiguer de se mettre en route pour le rencontrer. L’exemple de la femme cananéenne (Mt 15, 21-28) est intéressant, a cet égard. (p.92-93). L’attitude de la Cananéenne est très instructive à ce sujet car elle nous stimule à nous brancher sur Jésus et son Message de Salut, surtout en ce temps de covid-19.

Dans la dixième leçon, Longin met en évidence notre mission depuis notre baptême « Être disciple du Christ ». En ce temps de covid, être disciples du Christ implique aussi le fait de  guérir celui qui est malade en prêchant par nos attitudes l’espérance. De cette manière, nous annonçons qu’un temps nouveau a commencé. Notre fidélité au Christ exige une vie d’engagement à la manière des disciples et des témoins du Ressuscite (pp.96-  97).

La onzième leçon est une interpellation à faire droit à l’opprimé et au faible, notamment, l’étranger dans un monde en prise à la xénophobie, au tribalisme et au racisme. La covid 19 aurait davantage exacerbé cette sous culture de l’inhospitalité et de l’égoïsme.  Notre auteur recourt à cet effet à Lévitique  24,22 : «  Un seul droit sera pour vous, pour l’immigré il sera comme pour l’autochtone, car c’est moi le Seigneur votre Dieu ». Le sens du mot  «étranger», observe l’auteur,  révèle une profondeur dont un lecteur pressé de la Bible ne peut se rendre compte. Celui qui parle avec mépris de l’étranger oublie qu’il l’est, lui-même, à un autre titre : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ Jésus… Il n’y a ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Galates 3, 26-28). (pp.99-100).   

La douzième leçon est une exhortation à savoir affronter la mort (p.100). La covid 19  nous aura rappelé notre finitude, nous sommes des êtres- pour- la- mort, disait Heidegger. Mais comment nous devons l’affronter ? A cet effet, l’abbé Longin nous suggère des leçons d’anthropologie africaine et de la théologie chrétienne. 

A travers leurs proverbes, les cultures africaines, notamment luba, constatent la mort ou la vie comme des réalités qui marquent la destinée de l’homme. Il est créé pour la vie : celle d’ici-bas et celle dans le Kaala-kakomba, mourir c’est s’éloigner de la terre et continuer à vivre autrement. Pour cause, «  nous sommes, ici-bas des têtes de masque » (pp.101-102). Ce que l’on voit de l’homme ici-bas n’est que l’homme apparent. Celui-ci dissimule l’homme véritable que la mort se charge de dévoiler. « L’ici-bas » est une grande maison de l’espérance : loin de se révéler comme une catastrophe par elle-même, souligne Bimwenyi Kweshi, la mort relève du « séjour subsolaire » tout entier, avant l’avènement de la vie qui fait de l’ «ici-bas » une grande maison de l’espérance (p.105-107). 

La théologie chrétienne n’esquive pas la réalité de la mort. Cette théologie, en face de la souffrance et de la mort, fait clairement référence à la passion-mort- résurrection de Jésus-Christ. Devant la souffrance, il est inutile d’en faire le déni. Même les dieux crient leur souffrance et leur mort : Deus, Deus meus, ut quid dereliquisti me ? (Pascal Guignard, La Haine de la musique). Devant les tourments causés par la covid 19, il nous faut crier face au non-sens. « Mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonne ? » (Mt 27, 46). Dans sa condition humaine, Jésus a donc vécu et vaincu la souffrance et la mort. En communion avec lui, le chrétien vit la mort dans une perspective nouvelle ou dans la pleine relation à Dieu (pp. 109-110).
La treizième  leçon est tirée de cette péricope de l’aveugle de naissance guéri par Jésus: « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jn 9,2). Qui est responsable de ce mal qui structure la personnalité de l’aveugle ou la crise sanitaire actuelle, dirions-nous à l’heure du coronavirus ? La réponse de Jésus est négative : ni lui, ni ses parents, « mais c’est afin que soient manifestées en lui les oeuvres de Dieu » (v.3). Ce qui le préoccupe, c’est ce qu’on fait de l’épreuve, comment on s’en sert en termes d’opportunité. Pareille lecture peut être à la source d’une nouvelle motivation et d’une véritable espérance (p.111).

Quant à la quatorzième leçon, l’auteur veut qu’on remanie notre idée du salut. En effet, si Dieu est le secret de notre vie, c’est bien Lui qui nous sauve. Etre sauvé par Lui, c’est premièrement être amené à accomplir son destin, son but, celui de vivre pleinement. Jésus a dit : «  Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10, 10). Le salut ne signifie pas que rien n’est irrémédiable, que rien n’est définitif. Il signifie plutôt que tout peut recommencer, que tout peut être repris, sauvé précisément (p.113) 

La quinzième leçon est un appel au changement des comportements, si on doit  éradiquer et /ou, du moins, arrêter la propagation de la Covid 19. Cet appel nous est lancé avec insistance persuasive par les pouvoirs publics,  les leaders d’opinion et les chefs religieux. Il passe par l’observation de gestes barrières et l’urgence dans l’abandon de mauvaises habitudes sanitaires et alimentaires. A ce sujet, notre auteur se réfère à Jésus qui nous fait cette admonestation : « je vous le dis, mais si vous ne changez pas de comportements, vous périrez tous de la même manière » (Luc 13, 3.5).

En conclusion, disons que le livre de l’abbé Longin réfléchit sur une thématique d’une brulante actualité et les ressorts d’une crise absolument inédite provoquée par la covid 19. En outre, par son  style simple et limpide, notre auteur nous fournit des leçons de foi à tirer de cette pandémie. Nous recommandons, donc, la lecture de ce livre à tous ceux qui se battent contre la propagation de la maladie et ses effets dévastateurs.

Prof. Justin Kamono Kabunda
Prof. Justin Kamono Kabunda

Cependant, l’intelligence du titre livre exige quelques précisions de formulation. Et c’est pourquoi,  nous nous posons cette question : qu’est-ce qui est mis à nu ? Est-ce  l’homme ? Est-ce sa vulnérabilité et sa fragilité ? Dès lors, le titre ne serait-il pas « Covid-19 : la fragilité et la vulnérabilité de l’homme mises à nu ? ». En outre, la bibliographie, bien que sélective, aurait fait référence à l’interview du Cardinal Robert Sarah avec la journaliste Charlotte d’Ornellas. Ladite interview est publiée dans la revue « Valeurs Actuelles » du 9 avril 2020. 

Par Prof. Justin Kamono Kabunda,  UPN Kinshasa.

 Longin Buhake, Covid-19 : la fragilité et la vulnérabilité de l’homme mis à nu. Paroles d’un croyant. Paris, Edilivre, 2022, 128p.

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