Le transport et par voie de conséquence le réseau routier du continent africain est un sujet de préoccupation depuis toujours. Après les annonces sans effets du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), l’on se prend aujourd’hui à rêver que la de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) va manifestement changer la donne. Un espoir des spécialistes que les populations africaines attendent d’apprécier concrètement.
Entré en vigueur en 2019, la mise en œuvre de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) n’a commencé qu’en 2021. A en croire les spécialistes et estimations de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), il devrait apporter aux différentes activités du secteur des transports que sont les échanges routiers, ferroviaires, aériens et maritimes une augmentation de l’ordre de 50 %. Une augmentation substantielle si l’on en croit les chiffres. D’où la nécessité de renforcer le réseau routier africain largement pauvre avec la mise en œuvre de nouveaux projets inscrits pour le rendre plus riche et dynamique.
Pour la CEA, « l'impact de la Zone de libre-échange continentale africaine sur la demande de transports, d'infrastructures et de services ». C’est du moins ce qu’il en a résulté à l’issue du cinquième Forum africain des affaires tenu le 7 février 2022. Lequel indique qu’avec la ZLECAf, en termes absolus, plus de 25 % des gains commerciaux intra-africains dans le domaine des services iraient exclusivement aux transports, et que près de 40 % de l'augmentation de la production de services en Afrique concernerait les transports.
D’après Vera Songwe, la sous-secrétaire générale des Nations Unies et secrétaire exécutive de la CEA, la ZLECAf « devrait augmenter de manière significative les flux de trafic sur tous les modes de transport : route, rail, mer et air ». Mais ils ne seront guère optimisés qu’à la condition que la ZLECAf s’inscrive dans la dynamique de la réalisation de projets d'infrastructure régionaux.
Quant à Robert Lisinge, le chef de la Section de l'énergie, des infrastructures et des services à la CEA, il a déclaré que « les routes transportent actuellement la part du lion du fret en Afrique". Il a souligné que la "ZLECAf offre une opportunité de construire le réseau ferroviaire africain. Il augmenterait la demande de fret intra-africain de 28 % ; c'est la demande de fret maritime qui augmentera le plus ».
Les données statistiques des recherches de la ZLECAf ont révélé que l’Afrique aurait besoin de 1 844 000 camions pour les marchandises en vrac et 248 000 camions pour les marchandises en conteneurs d'ici 2030. Ces chiffres passent respectivement à 1 945 000 et 268 000 camions si les projets d'infrastructure prévus sont également mis en œuvre. Et dans l’ensemble du continent, c’est en Afrique de l’Ouest que la demande est la plus forte avec une estimation de 39 %. La demande de l'Afrique de l'Ouest vers l'Afrique australe est de 19,8 % et celle de l'Afrique australe vers l'Afrique de l'Ouest de 9,9 %.
Par Abdul Yazid