Après la Barbade, la Nouvelle-Zélande va-t-elle lui emboîter le pas, en rompant le cordon ombilical avec la Couronne britannique? C’est la question que l’on se pose maintenant depuis que les Maoris de la Nouvelle-Zélande ont manifestement décidé de mettre les pieds dans le plat alors que la Reine Elizabeth II célébrait ses 70 ans de règne.
Les Maoris, habitants autochtones de la Nouvelle-Zélande, sont arrivés sur les terres dans une période généralement admise entre 1000 et 1300. Ce voyage s’est effectué depuis la Polynésie. Ils y ont vécu jusqu’à l’arrivée des premiers colons européens, venus en l’occurrence du Royaume-Uni. C’est en 1642 que les premiers Britanniques y débarquent avant de transformer ce pays déjà occupé en territoire de de la Nouvelle-Galles-du-Sud dans un premier temps. A la suite de la signature du fameux du Traité de Waitangi avec les occupants autochtones, il va passer sous la Couronne britannique en devenant une colonie le 6 février 1840. Une date qui correspond aujourd’hui à celle de la Fête nationale de la Nouvelle-Zélande.
Mais voilà que les Maoris se rendent comptent après 182 ans que cet accord entre leurs ancêtres à travers leurs chefs indigènes et la Couronne britannique ne leur a rien rapporté du point de vue de l’émancipation de leur communauté. Rien d’autre qu’une expropriation de leurs terres. Les spécialistes estiment qu’ils ont perdu près de 90 % à ce jour. Cette occupation fondée à l’origine sur des confiscations et la négation des droits des Maoris ont fait long feu. On a beau à présent leur concéder leurs droits à l’autogestion et à l’autonomie, les nouvelles générations de Maoris ne veulent plus se contenter de ces concessions.
En attendant, si des voix de plus en plus nombreuses commencent à se faire entendre, tous ne sont pas encore d’accord sur les méthodes ni les moyens à employer pour parvenir à leurs fins. La députée Debbie Ngarewa-Packer du parti Maori réclame un nouveau partenariat en faveur de l’émancipation des Maoris. Mais jusqu’où les autorités néo-zélandaises sont prêtes à aller dans cette perspective. Tout dépendra de l’évolution des négociations avec l’ensemble des composantes nationales.
La Nouvelle-Zélande a accédé définitivement à la souveraineté internationale en 1947. Cela s’est fait consécutivement à la ratification du Statut de Westminster de 1931. Il n’empêche qu’elle reste toujours fortement liée au Royaume-Uni à l’instar de nombre d’anciennes colonies. Monarchie constitutionnelle basée sur un régime parlementaire, le pays est membre du Commonwealth. Et la Reine Élisabeth II en est toujours la Souveraine.
La Barbade qui était aussi liée à la Couronne britannique a fini par s’en détacher en démettant la Reine Elizabeth II de son titre de cheffe de l’État pour devenir une République à part entière. La cérémonie a officiellement eu lieu le 30 novembre 2021 en présence du Prince Charles. Et la question que beaucoup se posent est de savoir si la Nouvelle-Zélande n’est pas en train de prendre le même chemin que la Barbade, même s’il sera apparemment long. L’Histoire le dira plus tard.
Par Bill Smith