Philippe et Marie Huet ont, il y a quelques années déjà, publié aux Editions Hesse un livre passionnant, mais qui plus est, un beau livre qui reste dans la pure tradition des beaux livres : L’Animal dans l’Egypte ancienne.
« Quelle explication donner à la permanence des représentations animales et de leurs symboles, et cela durant plus de 3 000 ans ? Un point important est à souligner d’emblée : l’Egypte, fondamentalement conservatrice, cherche et trouve ses modèles dans le passé ; d’une part dans la mémoire collective et d’autre part dans la transmission savante et fermée des lettrés. Ce que l’étude des traditions nous apprend est précieux ; cependant, les lacunes de la documentation et les difficultés d’interprétation constituent souvent des obstacles majeurs ». C’est ce qu’écrit d’emblée Alain Zivie, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, fondateur et directeur de la Mission archéologique française du Bubasteion à Saqqara, président fondateur de l’association Hypogées, dans la préface qu’il a consacrée à cet ouvrage.
Philippe et Marie Huet, qui effectuent presque chaque année des voyages sur les sites historiques de l’Egypte ancienne, nous proposent dans L’Animal dans l’Egypte ancienne, non seulement des photos magnifiques mais également des textes explicatifs concernant celles-ci. Des textes courts et faciles à lire au fil des trois chapitres : le symbolique et le sacré ; les hiéroglyphes ; aux frontières du naturel (la chasse dans les oueds du désert ; la chasse aux oiseaux d’eau ; l’élevage, les animaux domestiques, la basse-cour ; les animaux des tributs ou des expéditions lointaines ; l’animal de compagnie ; sacrifices et tables d’offrandes ; l’animal momifié ; le début de la fin).
« Imaginons l’Afrique du Nord il ya près de dix millénaires, au début du Néolithique. La désertification de l’immense Sahara, amorcée des siècles plus tôt, s’intensifie. Repoussés par la sécheresse, des hommes vont lentement migrer, s’installer progressivement là où la vie reste possible : sur les rives de la méditerranée au nord, au bord de l’Atlantique à l’ouest, dans les zones sahéliennes au sud – où subsiste encore une faune importante – et ça et là, dans quelques oasis, derniers îlots d’humidité perdus dans l’immensité du désert, qui seront abandonnés un jour ou l’autre. Vers l’est, des tribus errantes seront sans doute contenues naturellement par le Nil. Ces premiers Egyptiens vont d’abord adopter une vie semi-nomade, puis, devenus sédentaires, ils se regroupent peu à peu en villages au bord de la fertile vallée du grand fleuve (…)» Ainsi commence le beau livre de Philippe et Marie Huet.
Avec L’Animal dans l’Egypte ancienne, les Editions Hesse offrent au lecteur un beau livre à la fabrication impeccable. Sans compter qu’il est fait à partir de bois provenant de forêts gérées de manière durable, et que le pelliculage de la couverture est à l’eau, sans solvants. Pour un beau livre, c’en est un. Et c’est un coup de maître.
Titre : L’Animal dans l’Egypte ancienne
Auteurs : Philippe et Marie Huet
Préface : Alain Zivie
Editeur : Editions Hesse
Langue : Français
Format : 24 x 24 cm
ISBN : 978-2-35706-026-5
Prix : 32 euros
Par Marcus Boni Teiga