L’Afrique du Sud est déterminée à relancer son économie après la dure période de COVID-19 qu’elle a vécue. Dans cette optique, le tourisme qui constitue un secteur important du pays pourrait connaître, avec notamment l’institution d’un « Visa Nomade Numérique ».
Le sujet est à présent sur la table des autorités sud-africaines. Hormis Maurice, Seychelles, Cap-Vert, les pays du continent africain, du moins les plus touristiques, n’ont pas encore adopté ce nouveau moyen d’attraction de la clientèle. Et pourtant, le « Visa Nomade Numérique » a déjà largement fait ses preuves ailleurs et pourraient bien servir les intérêts de nombreux pays africains en matière de tourisme, voire dans les affaires tout simplement.
L’Afrique du Sud compte en tête de peloton des pays les plus touristiques d’Afrique. A la diversité des paysages et du patrimoine culturel et historique, il y a aussi les nombreux parcs naturels. Avec l’histoire de l’Apartheid et Nelson Mandela ou encore Chaka, le Roi des Zulu et de nombreuses découvertes archéologiques, il y a vraiment de quoi alimenter le tourisme et attirer de nombreux visiteurs de par le monde. Pour un secteur crédité dans l’économie nationale de près de 10 milliards de dollars, soit 8,2 milliards d'euros, on se rend bien compte de son importance. Entre les transports, l’hôtellerie et la restauration, les musées, etc., il s’agit en effet d’un secteur pourvoyeur d’emplois et dont le pays a grandement besoin.
Pour relancer le secteur du tourisme, les professionnels qui se sont réunis à l'occasion du salon World Travel Market Africa dans la ville du Cap, ont défendu l’idée d’instaure pour le pays le fameux « Visa Nomade Numérique » qui a fait ses preuves ailleurs dans plusieurs pays. C’est cas par exemple de la Thaïlande. L’instauration consistera en l’autorisation à des personnes de pouvoir voyager ou travailler dans le pays pendant une plus longue durée qu’habituellement sans en avoir à changer de résidence principale.
En Espagne où le tourisme est déjà bien organisé et bien développé, les autorités du pays ont a décidé de lancer son visa nomade digital. Ainsi, ceux que l’on appelle désormais qui sont employés par des clients ou des entreprises espagnols pourront bénéficier de l’autorisation d’entrer en Espagne pour une période de 6 à 12 mois sans qu’il leur soit nécessaire avoir à changer temporairement leur lieu de résidence. Sans compter que, pour certains, ce visa est susceptible de prorogation jusqu’à 3 ans.
Velma Corcoran, la responsable du groupe Airbnb pour l'Afrique subsaharienne soutient cette idée en insistant pour dire : « Plusieurs pays l'ont déjà adopté : Dubaï, la Grèce, les Maldives... Ces destinations ont connu une croissance significative du nombre de touristes (…) Ce que nous avons fait chez Airbnb, c'est travailler en étroite collaboration avec le ministère italien du Tourisme pour avancer sur la question du visa nomade numérique ».
L’Afrique du Sud pourrait bien tirer grand parti de cette pratique pour donner un coup de fouet à son secteur du tourisme. Mais encore faudrait-elle tout faire pour améliorer certaines choses. Si tant est qu’elle souhaite attirer le plus de touristes que par le passé sur son territoire.
En dépit de son énorme potentiel touristique, le pays est tristement connu à l’échelle internationale pour son fort taux de criminalité. Même le Président Cyril Ramaphosa ne dit pas le contraire en confiant : « Le président chinois me l'a dit lui-même : de nombreux touristes chinois veulent venir en Afrique et notamment en Afrique du Sud, mais ce qui les retient, ce sont les problèmes de criminalité ». Mais à partir du moment où le mal est diagnostiqué, il ne reste plus qu’aux différents acteurs de travailler ensemble afin de parvenir aux résultats escomptés. Il y va de l’intérêt du secteur du tourisme et de l’économie nationale en Afrique du Sud.
Par Albert Mory