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PORTRAIT/ERNEST PEPIN : Une grande figure de la littérature francophone et caribéenne

L’écrivain guadeloupéen Ernest Pépin en compagnie de feu l’écrivain martiniquais Aimé Césaire.

Né en Guadeloupe, Ernest Pépin, a derrière lui une bibliographie déjà longue à égrener. Ecrivain et homme politique, l’ancien professeur de français a consacré une bonne partie de sa poésie à son île natale. Et à l’affirmation de sa « créolité » ou de sa « créolitude ». Il incarne actuellement l’une des grandes plumes de la littérature francophone et caribéenne.

On dirait comme Aimé Césaire. Tout comme si l’insularité prédisposait à devenir poète. Car Ernest Pépin est avant tout, poète. Et sa poésie résonne à la fois de son insularité et de sa créolité. Au-delà même de son île natale et de sa chère Caraïbe. Mais l’homme n’est pas que seulement poète. Il a plusieurs casquettes, notamment celle de romancier aussi. Né le 25 Septembre 1950 au Lamentin, en Guadeloupe, Ernest Pépin a fait ses études à Bordeaux. Docteur ès-lettres modernes, il se consacre d’abord à une carrière de Professeur de lettres modernes en Martinique. Et là, il entre de plain-pied dans la vie sociopolitique et culturelle de l’île avec son frère martiniquais, Aimé Césaire.

Animateur de l’émission radiodiffusée « Le compagnon de la vie » et critique littéraire du journal Le Naïf, l’homme est multidimensionnel. C’est en 1984 qu’Ernest Pépin publie son premier recueil de poèmes: Au verso du silence. S’ensuivra: Boucan de mots libres, dont la version espagnole est parue sous le titre : Remolino de palabras libres et récompensé par le Prix Casa de las Americas. Avec son premier roman L’homme au bâton, il acquiert une notoriété internationale. Il reçoit d’ailleurs en 1992 le Prix des Caraïbes pour ce dernier. Et ses deux romanssuivants Tambour-Babel (1996) et Le Tango de la haine(1999) parus tous chez Gallimard, lui apportent respectivement le Prix RFO du Livre en 1996 pour le premier et le Prix Arc-en-Ciel de Radio Media Tropical (Paris) en 2000 pour le second. Il se voit, en outre, sélectionné pour les Prix Goncourt et Renaudot. 

L'écrivain guadeloupéen Ernest Pépin.

Sur son parcours, l’écrivain guadeloupéen croise les chemins d’autres écrivains et artistes de la Martinique, à l’instar d’Edouard Glissant, Joseph Zobel, Joby Bernabé. L’histoire retiendra, entre autres, qu’en tant que directeur du Centre d’action culturelle de la Guadeloupe, il initie le « Mai du Livre » et à l’occasion, y fait participer Cheikh Anta Diop comme invité d’honneur. Une rencontre Afrique-Caraïbes de mémoire.

Cofondateur du Prix des Amériques insulaires, Ernest Pépin est également membre de jury de plusieurs prix au nombre desquels le Prix Carbet de la Caraïbe, dont Edouard Glissant en fut le fondateur. Ernest Pépin est élevé au rang de Chevalier des Arts et des Lettres, Chevalier de l’Ordre national du Mérite et de Chevalier de la Légion d’honneur. Son roman intitulé Le griot de la peinture aux Editions Caraïbéditions est une plongée onirique dans l’œuvre de Basquiat. Et comme son titre l’indique si bien d’emblée, c’est Basquiat qui en est au cœur.

Par Abdul Yazid

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