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POLITIQUE/TOGO : Agbéyomé Kodjo, un opposant au régime mort en exil

Agbéyomé Kodjo, l’ancien Premier ministre du Président Gnassingbé Eyadema, puis opposant au régime de son fils, l’actuel Président Faure Gnassingbé,  est décédé en exil à Tema au Ghana le 3 mars dernier. A quelques mois d’intervalles de son soutien Monseigneur Philippe Kpodzro qui a tiré sa révérence le 9 janvier 2024 en Suède.

L’ancien Premier ministre du Président Gnassingbé Eyadema avait brigué la dernière présidentielle contre le Président Faure Eyadema. Et, comme la plupart des élections au Togo, il avait contesté la réélection de ce dernier qu’il avait accusé de voler sa victoire. A la suite de ce scrutin présidentiel, Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo avait été contraint à l’exil pour échapper à la chasse à l’homme.

Soutenu lors de la campagne pour la présidentielle de 2020 par Monseigneur Philippe Kpodzro, le candidat de l’opposition Agbéyomé Kodjo avait été crédité de 19,46 % des voix par la Cour constitutionnelle. Elle avait proclamé la victoire du Président Faure Gnassingbé. Mais l’opposant n’avait de cesse de contester ces résultats qu’il qualifiait de truquées et qui le plaçaient ainsi en deuxième position. Par conséquent, il avait appelé ses compatriotes à la mobilisation contre cet énième truquage dont le régime a le secret en se considérant comme le « Président élu ».

Il n’en allait pas plus pour que, dans un pays dirigé d’une main de fer par Faure Gnassingbé, l’opposant qui clamait et réclamait sa victoire soit déchu de son immunité parlementaire en mars 2020 avant d’être arrêté par le Service central de Recherches et d’Investigations criminelles en avril. Gardé pendant quelques jours, il sera placé sous contrôle judiciaire. Mais cela ne l’empêchait pas de continuer à exiger que sa victoire soit reconnue. Et c’est pour éviter une nouvelle arrestation que Agbéyomé Kodjo avait enfin pris le chemin de l’exil. Son parti, le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) avait décidé de boycotter les élections législatives et régionales, prévues pour le 20 avril, en attendant la présidentielle de 2025. Cette position visait à exiger au préalable notamment le retour des exilés politiques, la libération des détenus politiques et d’opinion ainsi que des assises nationales et inclusives

Pour sa part, Ben Koffi Djagba qui se revendique d’être le « Premier ministre » de l’ancien opposant Agbéyomé Kodjo, a invité toutes les filles et tous les fils du Togo tout entier » à un sursaut collectif. Une invitation qui résonne comme écho du message des évêques du Togo. « … Dans la mémoire du peuple togolais, les périodes électorales riment généralement avec angoisses, inquiétudes et interrogations dues à des soupçons, des accusations de manque de transparence, d’irrégularités, suivis de violences avec leurs conséquences (…) Nous plaidons également en faveur de la libération des « prisonniers politiques ». Ainsi peut-on lire dans leur message intitulé « La soif du nouveau ».

Par Daniel Yaoni

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