L’invasion de l’Ukraine par la Russie a créé une situation de crise aux répercussions mondiales dans plusieurs domaines. La pénurie de gaz en Europe en est une. Et cette conséquence en matière de gaz et autres hydrocarbures a relancé le projet de création du pipeline entre le Nigeria et le Maroc, avec la signature le 15 septembre dernier à Rabat au Maroc du mémorandum d'entente relatif au Gazoduc Nigeria-Maroc, entre la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Nigeria et le Maroc. Explications.
Lancé en décembre 2016, lors de la visite du roi Mohammed VI du Maroc au Nigeria, le projet de gazoduc Nigéria-Maroc (NMGP) est une initiative conjointe du gouvernement fédéral du Nigeria et du Royaume du Maroc. Son objectif : monétiser les abondantes ressources en gaz naturel du Nigéria, générant ainsi des revenus supplémentaires pour le pays, la diversification des routes d'exportation de gaz du Nigéria et l'élimination du torchage du gaz.
La cérémonie qui a servi de cadre à parapher le mémorandum d'entente par Sediko Douka, Commissaire de la CEDEAO chargé de l’Infrastructure, l’Energie et la digitalisation, Mallam Mele Kolo Kyari, Président Directeur général de la National Nigerian Petroleum Company Limited (NNPC), qui représente le Nigeria, et Amina Benkhadra, Directrice générale de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), représentante du Maroc ; a eu lieu jeudi 15 septembre à Rabat au Maroc. Entre autres personnalités qui y ont assisté, il y a eu côté marocain notamment la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, le ministre de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des Politiques publiques, Mohcine Jazouli, et le Directeur général de l’Office de l’électricité et de l’eau potable Abderrahim El Hafidi.
En marge de la cérémonie de signature d'un mémorandum d'entente relatif au Gazoduc Nigeria-Maroc, entre la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Nigeria et le Maroc, M. Kyari a indiqué que le projet va permettre de produire de l'électricité et des produits chimiques à base du gaz pour une transition du continent à horizon 2050 ou 2060.
A en croire Mele Kyari, Directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), la société qu’il dirige a l’expérience et les capacités techniques de faire avancer le projet de la production jusqu’à la commercialisation du gaz, en passant par le traitement et le transport. Grâce à sa vaste expérience dans l'exécution de grands projets d'infrastructure gazière au Nigeria.
Et d’ajouter en déclarant : « Comme vous le savez, nos pays bénéficieront incommensurablement de l'exécution du projet qui va au-delà de la fourniture de gaz pour dynamiser les pays le long de la route. Certains des avantages comprennent la création de richesses et l'amélioration du niveau de vie, l'intégration des économies dans la région, l'atténuation de la désertification et d'autres avantages qui découleront de la réduction des émissions de carbone ».
Le Directeur général de la NNPC a indiqué que, pour sa part, la NNPC Limited facilitera l'approvisionnement continu en gaz et fournira d'autres catalyseurs tels que le terrain requis pour la première station de compression du gazoduc à déployer au Nigeria, qui fait partie des treize stations prévues le long du tracé du gazoduc.
Aussi, a-t-il, au nom du gouvernement fédéral du Nigeria, remercier tous les partenaires de ce projet. Il a exprimé sa gratitude à Sa Majesté Royale, le Roi Mohammed VI du Maroc et Son Excellence, le Président Muhammadu Buhari pour avoir confié à NNPC Ltd ce projet stratégique.
Par Stanislas Omotundé