L’E-Commerce est un secteur d’avenir en Afrique. Mais si le marché est plus ou moins vierge par endroits, il faut surtout compter avec le temps pour rentabiliser ses investissements. En attendant, le commerce traditionnel a encore de beaux jours devant lui.
D’un point de vue démographique, l’Afrique a un marché colossal. Et c’est à qui saurait capter plus de 1,3 milliard d’habitants dont les internautes sont estimés à plus de 473 millions. Seulement voilà : beaucoup d’obstacles subsistent face à cet énorme potentiel qui reste un atout dormant. Entre autres, il y a non seulement d’énormes problèmes de logistiques qui sont autant de contraintes désavantageuses, mais également des environnements des affaires différents et complexes pour des projets qui nécessitent d’investir sur le long terme. Tous ces facteurs ne sont pas des atouts compétitifs par rapport aux autres régions du monde et rendent frileuses les structures financières susceptibles d’accompagner des start-up dans ce secteur.
En dépit donc du nombre important de ses internautes, le continent africain demeure un petit marché quant aux abonnés réels à l’E-commerce. Les premières plateformes qui se sont lancées sur le marché en ont fait l’amère expérience. Tels ont été les cas des entreprises Yaatoo et Afrimarket. Cette dernière qui exerçait sur les marchés du Bénin, du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun a fini par fermer boutique après quelques années, faute d’investisseurs pour la suivre dans son projet sur le long terme.
On a tendance à croire que c’est pas parce que, même dans les hameaux les plus reculés du continent les gens ont le téléphone portable, que le marché de la vente sur Internet va prospérer du jour au lendemain. Il faudrait certainement se résoudre dorénavant à réviser ses plans et attendre que la maîtrise de l’outil informatique s’accompagne d’un pouvoir d’achat qui concerne une plus large couche des sociétés africaines. Et tant que le commerce traditionnel n’est toujours pas encore sorti de l’informel, il y a lieu de rester prudent. Car l’E-commerce aura donc du mal à le concurrencer sans prendre le risque d’investir gros. Hormis des produits concernant le domaine de la culture, il va falloir patienter pour le reste quant au développement de la vente en ligne en Afrique. Surtout dans des pays où même l’adressage reste encore un grand défi à relever dans l’administration des territoires.
Par Jean Kebayo