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ECONOMIE/GHANA: E-levy, la taxe qui divise les Ghanéens

Bank of Ghana

Le Ghana vit une situation économique difficile depuis quelques mois. Il y a certes les répercussions de la guerre suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et celles de la pandémie de la COVID-19. Mais à la base, il s’agit plutôt essentiellement d’une question inhérente à un choix de politique économique. Celui certes louable mais risqué de se passer des Institutions de Bretton Woods qui s’est conjugué à la situation géopolitique et sanitaire que vit le monde. Avec pour conséquences la hausse de sa dette et à la baisse drastique de ses recettes. De quoi tirer la sonnette d’alarme. Et pour cause.

Réduction de 30% des salaires des membres du gouvernement, réduction de 20% des membres du Conseil d’Etat, réduction de 50% depuis avril des dotations en carburant à tous les responsables politiques ayant droit, etc. ce sont autant de mesures que le gouvernement du Ghana a dû prendre face à la baisse drastique de ses recettes et à l’inflation qui s’est emballée. A en croire la Banque centrale du Ghana, l’inflation a atteint un niveau historique de 15,7% à la fin février 2022. Au point que la note du pays a été largement abaissée par l’Agence de notation Moody’s pour passer de B3 à Caa1, soit une dégringolade de 4 points.

Face à la situation de crise économique qui frappe durement le budget de l’Etat du Ghana, le régime du Président Nana Akufo-Addo a décidé de prendre le taureau par les cornes et de se battre par tous les moyens en vue de contrecarrer la plongée du Cedis, la monnaie ghanéenne. En dépit des critiques que l’une de ses mesures a soulevées au sein de l’opinion nationale, il a décidé de passer à l’action. En imposant une taxe sur les transactions numériques.

Ainsi, après avoir essuyé un premier refus sur fond de pugilat entre députés et protestataires, le gouvernement a finalement fait passer sa loi le 29 mars dernier au Parlement. Désormais donc, sur toutes les transactions dépassant 100 Cedis ou l’équivalent de 16 dollars US, le gouvernement percevra des taxes. Une mesure vivement critiquée par les députés de l’opposition qui ont carrément boycotté le vote.

La taxe que l’on appelle désormais E-levy et qui s’élève à 1,5% va concerner notamment les virements bancaires, les opérations de transferts d’argent, les paiements des commerçants et autres transactions via Mobile Money et la téléphonie mobile. A la charge de l’expéditeur, elle n’est pas faite pour arranger les commerçants et les membres de la Diaspora qui avaient pris l’habitude d’utiliser ces moyens pratiques pour effectuer des transferts d’argent. 

Le régime Président Nana Akufo-Addo a en effet fait le choix de l’indépendance vis-à-vis des Institutions de Bretton Woods, notamment le FMI dont il a décidé de s’en passer. Mais si cette décision esGt très appréciée par l’ensemble des Africains qui ont certes des raisons d’en vouloir à ces institutions, il reste que le pays est rattrapé par les réalités économiques du terrain. Et il va falloir y faire face. Selon la Banque Mondiale, « Les autorités prévoient d'augmenter les recettes intérieures de 44 % en 2022 ». Et pour cela, il faudra absolument trouver les recettes. Au risque de retourner pour solliciter l’aide du FMI.  En tout cas, le New Patriotic Party (Nouveau parti patriotique -NPP), le parti au pouvoir, a bien des soucis à se faire non seulement pour maintenir les grands équilibres économiques dans le pays mais aussi dans la perspective des élections à venir. 

Par Abdul Yazid

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