Le Nigérian Aliko Dangoté est entré dans l’histoire comme le premier businessman africain à compter dans le cercle fermé des plus de 20 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros). Et il est aussi le premier africain à entrer dans le Top 25 du classement du magazine américain Forbes.
C’est vers la fin des années 1970 qu’Aliko Dangoté se lance dans les affaires. La légende, dont il se dit qu’il a contribué à la fabriquer, veut que le milliardaire africain d’origine nigériane ait commencé ses « affaires » à l’âge de huit ans. Précoce ! En faisant vendre des bonbons qu’il avait lui-même fabriqué aux employés de maison de ses parents. Ce fut ensuite que l’un de ses oncles qui était déjà dans le business, du nom de Sanusi Dantata, l’accompagna dans son entreprise. En lui donnant un capital (500.000 Nairas d’après certaines sources) et des camions pour se lancer dans le transport. Le ciment qui était un filon et qui le reste encore dans nombre de pays africains lui permit de fructifier son capital qu’il devait rembourser dans un délai de deux ans à son oncle. Il n’avait alors que 20 ans.
Ses affaires furent ainsi lancées. Comme une fusée qui partit de sa rampe de lancement vers le firmament. Aliko Dangoté s’en alla alors s’installer à Lagos, la capitale du business au Nigeria et capitale du pays à l’époque encore dès le début des années 1980. Pour créer : Dangoté Group, le Groupe Dangoté en 1981. Il s’investit dans plusieurs secteurs d’activités, allant du ciment à l’importation de sucre et de riz en passant par le secteur bancaire. Quand les militaires chassèrent du pouvoir le régime du président civil Shehu Shagari le 31 décembre 1983, ils menèrent une chasse aux sorcières contre certains des hommes d’affaires du pays accusés de collusion avec le régime corrompu du président déchu, Aliko Dangoté ne se fit pas prier pour se faire une place au soleil.
Le businessman nigérian dont on reconnaît l’esprit de curiosité et le flair décida par la suite de diversifier ses affaires. Et inspiré par le modèle brésilien, il se rendit en voyage au pays de Dima Rousseff en 1999. De son voyage il dira : «Je pensais que le Brésil et le Nigeria se situaient à peu près au même niveau, parce qu’à cette époque on entendait dire que le Brésil était une nation très endettée. Mais quand j’y suis allé, j’ai découvert une industrialisation massive. Incroyable. J’ai commencé à réfléchir en me disant « comment se fait-il qu’il y ait un tel développement de l’industrie au Brésil et pas au Nigeria ». A mon retour, j’ai décidé de me lancer dans l’industrie».
Cet originaire d’une famille de commerçants de Kano, au Nord du Nigeria, appartient dorénavant à la caste des milliardaires africains, à l’instar de son compatriote Mike Adenuga. Et son Groupe Dangoté a étendu de manière tentaculaire ses affaires dans plusieurs pays d’Afrique, avec notamment des usines en Zambie, au Sénégal, en Tanzanie et en Afrique du Sud. Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Bien au contraire. Le 14 novembre 2011, le Nigeria, pour ainsi parler, a décidé par l’entreprise de son président Goodluck Jonathan de lui témoigner sa reconnaissance en l’élevant au rang de Grand Commandeur de l’Ordre National.
Le milliardaire nigérian touche à tous les filons qui font que sa fortune ne cesse de croître. Parti du ciment, ce businessman a su diversifier ses affaires en embrassant plusieurs secteurs l’un après l’autre et au fil des années : produits manufacturés, banques, agroalimentaire, immobilier…Il occupe actuellement le 23e rang au classement 2014 des hommes et femmes les plus riches du monde du magazine américain Forbes. A en croire le dernier classement Bloomberg en date du 9 août 2021, Aliko Dangoté reste l’homme le plus riche d’Afrique. Il figure au 117e rang parmi les 120 premiers au monde. Le classement fait le 6 avril 2021 par le magazine Forbes, le met en 1ere position des hommes les plus riches d’Afrique et en 19e position des hommes les plus riches du monde, avec une fortune qui avoisine 12,1 milliards de dollars.
Par Serge Félix N’Piénikoua