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CUBA/HISTOIRE – MUSIQUE: L’Oriente et les Maracas de la Salsa

Puerto Rican Eddie Palmieri in the foreground.

Classés parmi les hochets, les maracas sont indissociables de la Salsa. Si ces instruments à percussion existent dans les musiques traditionnelles des Indiens d’Amérique et des Africains ainsi que les Afro-descendants des Antilles, l’histoire de son usage dans la Salsa est plutôt associée à Cuba avec celle des esclaves Noirs.

L’instrument fondamental du genre musical que les Cubains ont nommé la Salsa (Sauce) en espagnol et qui s’appelle Clave (Clef) en espagnol, n’est rien d’autre qu’une version moderne et bien ultérieure des gourdes remplies de grains qui servaient dans les temps les plus anciens à produire les sons souhaités par des musiciens traditionnels en Afrique Noire. Il est appelé Maraca au singulier et  Maracas au pluriel par les Amérindiens de l’Amérique du Sud. Et il en existe une multitude de variantes, en fonction des régions et des cultures.

Les Maracas existent en tant qu’instruments de musique depuis des millénaires et dans la plus haute Antiquité. Sans aucun doute possible, les Amérindiens les utilisaient déjà à cette fin bien avant la colonisation européenne. Mais, dans le cas d’espèce de la musique de Cuba, il importe de préciser que ce les Noirs de l'Oriente dont les ancêtres en jouaient déjà eux aussi en Afrique qui en ont fait des instruments fondamentaux, producteurs de rythmes que l’on va découvrir à travers le Son et le Changüí cubains dans la seconde moitié des années 1800.

Aussi bien dans le Fo Kpaï que dans son ancêtre le Non-Taki du Nord-Bénin, les battements des paumes de mains (las palmas) constituent le rythme basique tout comme dans le Flamenco. Il est pour le Flamenco ce que la Clave représente pour la Salsa, cette musique qui est née aux Etats-Unis au début des années 1960 mais qui descend des musiques afro-métisses de Cuba plus anciennes parmi lesquelles le Boogaloo (et les plus anciennes encore: le Nengón et le Kiribá), avant que les émigré des Caraïbes et principalement les Porto Ricains de New-York ne lui apportent son supplément d’âme en l’enrichissant d’autres influences au milieu des années 1960. Le Porto Ricain Eddie Palmieri, avec son orchestre La Perfecta, est généralement admis comme le père de la Salsa classique, pour avoir le premier fait cette fusion entre les rythmes cubains, notamment Guaracha et Guaguancô, avec le Jazz que son frère Charlie Palmieri jouait à merveille. Ce n’est qu’après sa fusion d’avec le Jazz à New York, et précisément dans le Spanish Harlem que cette musique va définitivement s’imposer en Amérique du Sud, dans son ensemble, sous l’impulsion de sa diaspora. Et elle va devenir la musique emblématique des anciennes colonies espagnoles, au point de faire souvent occulter à bien des gens à travers le monde qu’elle est bel et bien née aux Etats-Unis.

Les maracas de Cuba
Les maracas de Cuba

Les Yorouba d’Afrique de l’Ouest dont beaucoup d’entre eux furent des esclaves, puis déportés dans les Amériques notamment à Cuba et au Brésil, connaissaient déjà les maracas dont ils jouaient dans leurs musiques traditionnelles. Et les esclaves yorouba ont su, en dépit de toutes les péripéties, préserver dans ce qui pouvait l’être encore non pas seulement leur langue et leurs divinités ancestrales mais aussi leurs rythmes musicaux outre-Atlantique. Lesquels ont fini par imprégner tant de musiques afro-caribéennes à bien des égards.

Par Marcus Boni Teiga

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