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BURKINA FASO - CASIMIR BATIONO DIT CASZI: « Ma création prend sa source là où je suis né »

Casimir Bationo dit Caszi, artiste-peintre d’origine burkinabé ayant vécu à Maputo au Mozambique et installé actuellement à Meknès au Maroc, promène ses peintures à travers le monde depuis 2004. Après plusieurs formations dans différents domaines artistiques et un apprentissage auprès de professionnels de la peinture, Casimir Bationo s'impose aujourd'hui comme un artiste-peintre incontournable de sa génération au Burkina Faso. Artiste voyageur, il s’évertue à élargir toujours plus ses horizons en allant à la rencontre des autres et à la conquête du monde. Voici son Interview avec Afrique Destinations.

Afrique Destinations : qu’est-ce qui vous a poussé vers la peinture ?
Mon choix d’aller vers la peinture ne s’est pas fait d’emblée. Cela s’est fait progressivement au fil des rencontres et des expériences. C’est tout d’abord le dessin qui m’animait. Puis j’ai découvert la matière, la structure rendues possibles par la peinture. J’ai trouvé dans la peinture ce que je ne trouvais pas dans le dessin. Cette possibilité de jouer avec la matière, les couleurs, les contrastes m’a donné envie d’aller plus loin dans cette pratique.

Quel genre de tableaux ou de peinture faites-vous?
J’ai du mal à me définir dans un « genre ». Je me considère plutôt comme un peintre du "sensible." A travers mes visages, ceux qui caractérisent mon travail, je raconte des histoires et soulèvent des interrogations en lien avec l'actualité.

Caszi, pourquoi avoir choisi de rester dans ce genre ?
Justement, je ne pense pas que je reste figer dans un genre. Au contraire. Mon art est en mouvement comme je le suis moi-même. Je suis jeune dans la peinture, j’ai encore beaucoup de pistes à explorer, à découvrir avant de me figer.

Vous avez longtemps vécu à Maputo au Mozambique et depuis 5 ans, vous êtes installé au Maroc. Vous n’arrêtez pas de voyager. Parlez-nous des récentes expos auxquelles vous avez participé ?
Effectivement, depuis 2012, j'ai quitté mon Burkina où j’ai mes racines pour vivre de nouvelles aventures.
Je réalise régulièrement des résidences de création et des expositions en France et aux États-Unis. Mon inspiration se nourrit des rencontres humaines et artistiques que je peux faire en menant cette vie de « nomade » entre ces différents continents. Une rencontre amène toujours à une autre rencontre ou à la naissance d’un projet.
Dernièrement, j'ai réalisé un projet d'exposition à St Laurent du Maroni en Guyane dans le cadre de la commémoration de l'abolition de l'esclavage. 
Je vais régulièrement aux États-Unis, notamment à Tucson, en Arizona, où j'expose chaque année.
J'ai, par ailleurs, une exposition à Asheville en Caroline du Nord qui vient de s'achever. 
D'autres projets sont en cours mais la crise sanitaire à laquelle nous sommes tous confrontés vient les ralentir... mais heureusement, j'ai beaucoup de chance d'être suivi et soutenu par un réseau passionné d'art et une sélection de galeries.

Casimir Bationo dit Caszi, l'artiste-peintre d'origine burkinabé
Casimir Bationo dit Caszi, l'artiste-peintre d'origine burkinabé.

Est-ce facile pour un artiste-peintre comme vous de vivre de son art uniquement en Afrique ?
Comme pour tout artiste, Européen ou Africain, il est important de sortir de chez soi pour explorer d’autres horizons et ainsi se faire connaître et multiplier les expositions. C’est le lot de tous les artistes.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de réseau en Afrique. Au contraire, les artistes plasticiens se mobilisent, il y a beaucoup d’initiatives locales. Des festivals, des galeries, des lieux de résidence existent. Il y a de nombreuses possibilités. Je parlais d’une Afrique en « action », c’est bien cela.

Vous ne vivez plus en Afrique de l’Ouest depuis plusieurs années. Quelle relation entretenez-vous avec votre Burkina natal ?
Je voyage, mais je rentre toujours. Mes racines sont ici, au Burkina. Ma création prend sa source là où je suis né.

Quel est votre message aux plus jeunes qui aimeraient à l’avenir, par exemple, embrasser ce métier ?
Multiplier les rencontres, se former. S’essayer à plusieurs pratiques pour ouvrir son esprit. Accepter les critiques tout en croyant à ce que l’on fait. Rester fidèle à son art. Rester humble car un succès ne garantit pas l’avenir. Le chemin reste long…
 
Interview réalisée par Marcus Boni Teiga

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